Mon Premier Partiel de L1

Mardi 7h50, tu n’es pas prêt c’est un fait. Tu prends des photos des sous sous chapitres du style Jurisprudence ou Coutume en te disant que tu les liras pendant le changement ligne 10-12. Tu fusilles le premier naze qui te regarde un peu trop genre « j’ai des fiches à la main j’ai tous les droits » (Matte le jeu de mot). Le moindre être vivant qui paraît faire ses 20 ans est aussitôt ton pote, tous dans la même galère. Evidemment tu croises à peu près 15 nanas convaincues que le Code Civil c’est le nouveau Gucci. Ne me dis pas que c’était trop lourd pour ton sac, admets que t’as toujours voulu te la jouer roots. C’est moins risible.

La rame entière descend. Problème : ce n’est pas le terminus. Là tu comprends qu’Assas est le seul lieu animé du quartier à 08h15. Tout de suite tes nouveaux potes se transforment tels des Pokémons en boulets vivants. Ca bouchonne, tu imites ton père qui gueule au volant. Clairement tu te mets dans le bain.

Tous tes potes t’appellent comme si c’était l’apocalypse : « T’as révisé ? » « Bah non entre 08h10 et 08h15 j’aurais eu du mal », « t’es où ? », « j’arrive », « on se retrouve devant ! », ou pire « APPELLE quand t’es devant ». Arrêtez on va pas faire un before partiel ou une messe. Laissez nous méditer seuls.

Tu arrives le comité des anciens élèves sexagénaires d’Assas beugle que « NOUS SOMMES DANS LE GRAND AMPHITHEATRE». On a tous tilté 2 minutes après qu’il y a 2 amphis pas la peine de mentir. Paix à l’âme des mecs qui se sont trompés d’amphis. On vous plaint sincèrement.

Toutefois grand débat : les génies qui s’amènent une heure après, ça vous coûte de venir à l’heure ? Parce que vous admettrez que ces perles rares sont toujours les seules avec le teint frais, détendus quoi. Toi tu pars de chez toi 30 minutes en avance t’es large, quand t’arrives dans l’amphi, tu rougis et c’est juste Bagdad dans ta tête.

Tu trouves enfin ta place, entre temps tu as demandé ton chemin 3 fois à trois pépés différents (c’est Koh Lanta pour trouver sa place avouez), tu as croisé à peu près dix connaissances qui t’ont toutes fait un signe qui voulait à peu près dire « Bonne chance » / « On se voit après (c’est faux) / « On est prêts ». Toi tu esquisses une grimace sans qu’un son n’émane de ta bouche, t’es fatigué, tu as le droit de t’abstenir, de toute façon le mec en face ne t’entend pas.

Tu poses tes affaires tu as l’impression que le monde a les yeux rivés sur toi. Je sors ma barre de céréales ? Non c’est la honte. Vous imaginez bien que si j’ai hésité pour ma barre, le réveil (j’avais pas de montre on se calme) je l’ai sorti comme un collégien répond au texto de sa « zouz » en cours de maths.

Tu dégaines ton Code Civil et tu réalises que c’est un concours. C’est à celui qui aura le plus de post-its. Tu en vois qui ont cru qu’il y avait un intérêt à ne se servir que d’une seule couleur (ou qui sont daltoniens). Je vous bats tous de toute façon limite c’était des franges sur le mien.

Tu sors tes 15 stabilos au cas où l’intitulé de ta dissertation comporte plus de 2 mots, t’es ready. Pour les Pocahontas de la salle, on fait des chignons : on y est.

On te distribue ton sujet (y a une fille qui pleure à ce moment là j’ai tellement de peine j’en parle pas plus) et là tu pleures toi aussi (enfin t’aimerais bien avoir au moins ce talent mais même pas).

Tu auras toujours la relou qui dégaine sa loupe en croyant que déchiffrer le sujet au verso et sortir « y a un texte les gens » sera du plus bel effet. (Sans blague ? je pensais qu’on aurait des questions moi). Abstiens-toi s’il te plaît.

Alors par contre grosse info : quand on vous dit « vous avez jusqu’à 11h30 » c’est pas une blague hein, vous pouvez vraiment rester jusqu’à 11h30. D’ailleurs on notera que ceux qui n’ont pas compris que l’épreuve commence à 08h30 sont en général ceux qui ont parfaitement saisi l’heure à laquelle tu peux fuir.

Tu vois le sujet de dissertation, déjà tu remercies ta maman, ton frère, ton boulanger, le chat de ta tante et tous les saints de ne pas t’avoir collé un truc du genre « La place de la doctrine par rapport à la coutume ». Tu prends direct la dissertation, ce n’est même pas une question. Ha bah non.

Évidemment il faut mentionner les réfractaires. La mode du « IL PARAIT QUE » a refait surface parce que je cite « il paraît que les cas pratiques sont mieux notés ». Ne t’illusionne pas on en a fait un dans l’année et ce n’est pas un hasard si la méthode du professeur Lecuyer le compare à « la démarche de l’avocat ». N’en étant pas un ne t’attends pas au couronnement de ton génie.

Donc tu penses pendant un quart de seconde que tu vas pouvoir caser la citation que TU as cherchée par TES propres moyens mais non. Pendant 15 minutes tu te convaincs que si si le sujet est simple puis tu comprends au bout d’une heure que ton échec est la suite logique des choses.

Alors tu t’attardes sur la copie de ta voisine (alors on va le dire une bonne fois : ta voisine en amphi c’est pas celle à côté de toi, c’est celle sur qui tu as un visuel à savoir la nana en diagonale devant toi). Bien sur, elle fait le cas pratique, donc tu la détestes déjà. La nana est en tailleur sur son siège, tu lui proposerais limite un café de la machine qu’elle ait au moins l’air de souffrir un peu.

De toute façon j’ai anticipé mon échec à la seconde ou j’ai compris qu’à 11h25 plus rien n’est possible sauf si tu as le remonteur de temps d’Hermione Granger et que tu es Hermione Granger (ou juste Emma Watson ça suffit).

Tu sors : « c’est FINI ». Mais comme te le fait fort justement remarquer Tanguy « ça commence ».

Vivement vendredi.


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