On a rencontré… l’UNEF

Vendredi soir en fin d’après-midi, nous nous étions donné rendez-vous avec Mélanie Luce, président de l’UNEF Assas, dans un café non loin de Paris II. Arrivant en plein milieu d’une réunion de Bureau, le ton est tout de suite donné : amical, détendu mais surtout direct et libéré.

Trois qualités définissant tes membres ?

Je les dirai indignés, déterminés, et… (réflexion) pas idéalistes mais plutôt exigeants !

Assas, une fac de droite ?

Oui et non. Paris II est plutôt apolitique comparée aux autres facultés. Ce n’est pas que les gens n’ont pas leurs convictions mais plutôt qu’ils ont peur de les affirmer. Le droit étant dominant à Assas, ils ne veulent pas être catalogués car pour eux la politique et le métier de juriste ne va pas de pair. Aussi les gens qui pensent comme nous [à l’UNEF] ne vont pas trop se motiver et se présenter. Pourtant Assas n’est pas une fac endormie, il y a une réelle capacité de mobilisation puisqu’aux dernières manifestations estudiantines 600 étudiants s’étaient mobilisés. Après il est évident que notre population est ici plus encline à écouter le discours de droite…

La grande cause de l’année pour l’UNEF ?

Aujourd’hui notre combat à Assas c’est de dénoncer vigoureusement les inégalités persistantes entre les équipes de L1, composées à partir de la première lettre de leur nom. Les premières années soutiennent notre combat mais, comme je te l’ai dit précédemment, elles ne vont pas se mobiliser massivement. Leur conscience de cette injustice et leur indignation se traduit par une certaine résignation que nous voulons dépasser. Il faut aussi comprendre que les études qu’elles entreprennent repousse à plus tard l’engagement politique que, dans d’autres écoles et facs, elles entreprendraient sans délai. Pourtant les gens doivent s’engager pour ne pas être bloqués bêtement pour l’avenir à cause d’un fonctionnement d’équipe défectueux. Ce que nous proposons, c’est l’harmonisation des modes de contrôle des connaissances entre équipes et TD et des grilles de notation pour tous et connues.

Le nombre de membres à l’UNEF Assas ?

On revendique 200 adhérents. Evidemment ce nombre fluctue car ils adhèrent tout au long de l’année ou nous quittent pour d’autres horizons. Evidemment, adhérer à l’UNEF n’est pas s’impliquer lors de nos actions, mais ils sont tenus au courant et se voient proposer la possibilité de militer plus activement !

Comment êtes-vous financés ?

Les adhésions à l’UNEF Paris II et les aides du gouvernement et aux associations comme la FSDIE sont notre unique source de financement, comme toute autre association. Il faut savoir que nous sommes reconnus d’utilité publique ce qui nous aide à rester indépendant des partis politiques contrairement à ce dont on nous accuse…

Des projets particuliers pour cette année 2015/2016 à Assas ?

Après les attentats, on a ouvert nos locaux à tous pour parler et se rencontrer. Il en est ressortit qu’il y avait constamment un besoin de discuter et qu’il manquait une cellule psychologique mais aussi un psychologue sur la fac. L’UNEF cherche donc à faire venir un psy mais Paris II n’a pas donné suite à nos demandes et même refuse d’établir une structure et de faire venir un psy. On peut donc se demander quels projets entretient Assas pour le bien-être de ses étudiants… Sinon, plus simplement, on va organiser le festival de la culture avec Meydan Assas, OUMA et l’UEJF Malheureusement, comme pour toutes les autres associations, ce projet a été ralenti par les dégâts collatéraux qui ont suivi les attentats.

A titre personnel, qu’est ce qui t’a poussé à t’engager dans l’association dont tu es aujourd’hui la présidente ?

Une amie m’a aidé à résoudre un problème, et en voyant la solidarité dont l’UNEF faisait preuve ça m’a poussée à intégrer un syndicat mais pas un parti politique. Lorsque je suis arrivée à Assas, être de droite était pour moi qui vient d’une famille de gauche une insulte, tandis qu’à Assas dans l’esprit de la plupart des gens… c’était le contraire. Après à l’UNEF on accepte toutes les sensibilités, nous ne nous revendiquons pas exclusivement de gauche ! Mais j’ai été choqué par la proposition de droite qui voulait instaurer un contrôle des personnes avant le vote. Je souhaitais du progressisme, ça a toujours été ma cause. Le leitmotiv à l’UNEF, ce n’est donc pas être de gauche mais être progressiste et féministe.

Tu dis qu’il faut être féministe, qu’elle en est ta définition ?

C’est tout simplement la stricte égalité entre les hommes et les femmes.

Par quels moyens ?

Par tous les moyens possibles, licites ou pas.

On accuse souvent l’UNEF d’être le PS déguisé pour les étudiants. Alors l’UNEF, une organisation politique ?

Pas du tout ! L’organisation interne de l’UNEF est organisée comme un syndicat, puisque nous en sommes un ! Aussi nos visées ne sont pas la prise de pouvoir mais plutôt on tente d’influer dessus. On fonctionne via des tendances qui ne se reflètent pas dans un seul parti. J’ai des convictions que d’autres membres n’ont pas malgré notre unité. Certains point de divergence apparaissent ainsi, sauf sur la démocratisation de l’enseignement supérieur, le progressisme et le féminisme. Actuellement ce sont quatre grandes tendances différentes.

La meilleure réaction lors d’un tractage ?

( temps de réflexion) On en a plusieurs, mais celle qui ressort le plus souvent à Assas, c’est « ah enfin pas un truc de facho ! ».

La pire ?

« non mais moi je suis de droite souverainiste » ou des insultes bien évidemment. On essaye de convaincre tout le monde mais certaines personnes sont sourdes, c’est fatiguant et assez dommage. D’où la détermination comme grande qualité d’un militant de l’UNEF.


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