C’est un mardi matin aux aurores (10 heures) que j’ai pu rencontrer Hugo, étudiant en L2 et président de l’UNI Assas. Malgré mon retard, l’interview se passe avec le sourire et une aisance à l’oral qui montre une expérience militante déjà chargée.
Trois qualités de tes membres ?
Motivés, convaincus et prêts.
Leur nombre à peu près ?
Nous sommes à Assas une trentaine.
Quels sont vos financements ?
L’UNI est financée par des petits dons privés de gens soutenant notre action, des dons certes petits mais nombreux ! Nous avons aussi bien évidemment l’adhésion des étudiants et des lycéens engagés dans notre mouvement, mais aussi gens qui n’y sont plus mais qui soutiennent financièrement et parfois sur le terrain nos événements (le prix des cotisations varient selon les collégiens, lycéens et autres, ndlr).
Assas… une fac de droite ?
Je n’en suis pas si sûr… L’histoire à Assas que tout le monde connait nous définit comme une fac de droite voire d’extrême droite mais cette réputation remonte à si longtemps ! Lorsqu’on affirme que l’on va à Assas, on nous renvoie directement à l’histoire lointaine de cette université, au GUD. Aussi, on se prépare psychologiquement à aller chez les « fachos » et on pense que tout le monde est de droite. Le discours de droite y est plus facile à diffuser que dans d’autres facs mais on est très loin de la fac d’extrême droite.
On dit souvent que l’UNI est à LR ce que l’UNEF est au PS…
L’UNEF se revendique comme un syndicat étudiant, ce qui n’est juridiquement pas vrai. Ce terme définit plutôt une démarche. L’UNI refuse ces méthodes syndicales qui souvent se traduisent par des blocages, des grèves, et la défense d’intérêts corporatistes. À l’UNI, nous nous revendiquons comme une association étudiante, pas comme un syndicat, nous ne sommes pas là pour défendre les intérêts corporatistes d’étudiants mais pour défendre un intérêt général dans lequel les étudiants doivent se retrouver.
L’UNI est un mouvement politique, de droite, mais ce n’est pas un mouvement partisan. L’UNI cherche à défendre les idées de la droite à l’université, et certainement pas tel ou tel parti. Nous avons à l’UNI des membres de différents partis, et aussi des militants qui ne se reconnaissant dans aucun parti.
L’UNI diffuse les idées de la droite certes mais ne sert pas de petites mains aux appareils politiques. Il y a à l’université, bien qu’ils ne soient pas reconnus, des sections des partis politiques. Il nous arrive d’être présents dans des meetings pour faire pression sur les élus et les candidats sur les thématiques de l’éducation. Certaines de nos propositions sont ainsi reprises, comme sur les bourses au mérite.
Pourquoi as-tu rejoint l’UNI ?
En 1ère, je suis rentré à l’UNI Lycée. J’ai considéré que la droite ne faisait pas suffisamment attention aux questions d’éducation, on l’a vu sous certains gouvernements, et l’UNI est vraiment une force militante qui ne fonctionne pas comme un parti. Mon engagement est celui de diffuser les idées de la droite dans l’université, les lycées. C’est important que la droite soit présente car si à Assas on ne ressent pas cela, on retrouve essentiellement dans les autres universités la gauche et l’extrême gauche (UNEF, Solidaires, NPA). Il ne faut pas laisser les universités à la gauche seulement !
Que veux-tu faire plus tard ?
Aucune idée, réussir ma deuxième année de droit est déjà un but en soit (on est d’accord, ndlr). Après sa première année on ne peut pas prétendre connaître le droit et dire ce qu’on veut comme avenir, j’attends de découvrir les autres matières et à l’issue de ma troisième année je déciderai.
Vos projets pour Assas ?
L’année dernière, l’UNI a mené des campagnes sur les bourses au mérite qui avaient été supprimées par le Gouvernement. L’UNI a gagné devant le Conseil d’État et le Gouvernement a été contraint de les rétablir mais a décidé du coup de les diviser par deux. On se bat contre cette décision gouvernementale. Plusieurs élus avaient repris ce thème après nos pressions et défendent la méritocratie. Chaque tête de liste de droite des régionales s’est engagée à compenser ces bourses au mérite, mais les combats juridiques et politiques continuent au niveau national…
Après cette question, la discussion se prolonge sur la ponction des fonds de roulement.
Assas est une université bien gérée et économe qui a consenti à d’importants efforts budgétaires. En retour, Assas a été ponctionné de plus de 7 millions d’euros par le Gouvernement ! Monsieur Leyte a fait une tribune dans un journal en reprenant l’image de la cigale et de la fourmis. Fin septembre, le Gouvernement a reculé mais en disant qu’il ne le referait pas… pour 2016 : donc indirectement il confirme sa décision pour 2015. Nous, on demande que les 7 millions soient redonnés dans leur intégralité. C’est vraiment un sujet majeur car si l’on ponctionne nos fonds de roulement, et donc les ressources d’Assas, plus aucun projet n’est possible pour l’université. Le gouvernement peut revenir en arrière et aujourd’hui, le cœur du sujet est de garder nos financements.
La meilleure réaction lors d’un tractage ?
Celui qui rejoint sur le moment l’UNI et commence à nous aider, et à donner de son temps. C’est aussi agréable de discuter avec des gens qui font évoluer notre avis, où lorsqu’ils ne sont pas d’accord et changent d’avis.
La pire ?
Le passant qui prend ton tract et fait mine de s’essuyer son arrière-train avec (le président de l’UNI a utilisé un autre mot qu’arrière train mais la rédaction défend l’innocence de ses lecteurs, ndlr).
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