(Contre-tribune) Pourquoi il est du devoir de chacun d’être mobilisé contre une régression des droits au travail


 

La réponse à la tribune d’hier (ici  https://pravdassas.wordpress.com/2016/03/08/tribune-ces-grevistes-qui-nous-emmerdent/ ), hostile à la mobilisation contre la réforme El Khomri n’a pas tardé. C’est donc à la partie adverse de plaider sa cause dans ce texte tout aussi enflammé que le précédent.


 

 

D’un point de vue juridique, différents aspects du futur projet de loi El Kohmri emportent une régression désastreuse des droits de tous les travailleurs Français : d’une part, la grande majorité des novations proposées par le gouvernement « socialiste » sont fondées sur la « négociation », laissant seul le salarié face à son employeur. Tout ceci dans un cadre légal offrant une plus grande flexibilité dans le choix des horaires de travail à l’employeur. Quand le slogan de campagne du Président Nicolas Sarkozy était « travailler plus pour gagner plus », le futur projet de loi travail propose lui de travailler plus pour gagner moins : la majoration des heures supplémentaires est diminuée. Ce qui signifie que l’entreprise « négocie » avec le salarié, et peut le faire travailler bien plus que le cadre légal de principe de 35 heures, à moindres coûts.

On ne peut pas parler de négociation, car dans une négociation les deux parties ont leur mot à dire. Ici, si le salarié n’est pas physiquement apte à travailler aux horaires voulus par l’entreprise, alors celle-ci pourra le licencier de manière tout à fait abusive. En effet, le gouvernement veut remplacer les planchers actuels par des plafonds en matière de licenciements abusifs, c’est à dire ceux dans lesquels l’entreprise n’avait aucune nécessité légitime de licenciement.

Est donc créé un droit au licenciement ABUSIF pour les entreprises, celles-ci sachant a priori quel montant maximal sera celui des indemnités. Le futur projet de loi, si il est voté emportera une chute de l’effectivité de notre droit du travail : plus de 90% des litiges connus par le tribunal des prud’hommes font suite à un licenciement. Si le licenciement abusif ne revêt pas un intérêt pécuniaire sérieux, alors les autres demandes qui peuvent être des violations importantes de notre droit positif ne seront jamais connues de nos juridictions. D’un point de vue économique et social, l’argument essentiel de cette loi est d’expliquer qu’une plus grande flexibilité pour les employeurs favoriserait la compétitivité, et donc l’emploi.

A contrario, une plus grande incertitude, une plus grande précarité de la majorité des ménages Français emportera une baisse de la demande de ces ménages, donc une baisse de la production, ainsi, une baisse de l’emploi. Si cette baisse pourrait être compensée par une augmentation de la demande extérieure, un problème social se pose ici, il est question de savoir dans quelle société nous voulons vivre.

À l’heure où 2 millions de Britanniques sont littéralement touchés par la faim, et quand l’Allemagne compte 12,5 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, il est de notre devoir à tous de nous questionner sur les désastres sociaux qu’emporterait une telle loi. Enfin, n’oublions pas que depuis 15 ans, les inégalités de revenus augmentent dans notre pays, et que la France en matière de PIB réel par habitant n’a jamais été aussi riche. Il y a bien des richesses, la question est de savoir si une petite caste d’actionnaires et non pas d’entrepreneurs a le droit de se les approprier, et d’exploiter avec le soutien du gouvernement, les Français qui se détournent de plus en plus de nos institutions démocratiques.

#onvautmieuxqueca


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