24h dans la vie d’un bobo

Une nana au style « loose boyish », un mec reniant la communauté Eastpak pour une marque inconnue suédoise : t’es (mal) tombé frère, change de trottoir.

Les bobos, bourgeois-bohème ont envahi notre environnement à base d’hypocrites Daddy’s shirt, Jean Boyfriend et autres anglicismes de bourrins. Pour ceux qui s’offusqueraient déjà car visés : oui le bobo a une petite part de beauf en lui qu’il tente le plus souvent de transformer en mode ; parce que le bobo ne suit pas la mode, il est mode.

Aussi pour tenter de nous comprendre un peu mieux (parce que pour lire ce brûlot il faut déjà l’être un peu) voici les 24h dans la vie d’un bobo.

07h00 : Le bobo reste un poète, même si phénomène de mode. Aussi quand il s’agit de mettre un réveil, c’est avec le plus grand intérêt qu’il choisira la chanson qui bercera son lundi matin. Alors évidemment, on oublie toutes les bouses du commun des mortels, bah oui le Ukulélé c’est tellement plus doux à l’oreille. Plutôt du Old School mais pas trop mainstream quand même, du genre : Time of the Season by The Zombies.

Inutile de rappeler que JAMAIS tu n’entendras un bobo te dire que « ha non moi je préfère la reprise de Louane ».

07h15 : Le petit déjeuner, moment à peu près passable de ta journée spécial amphi se transforme en un sabotage de ton transit : « Si j’ai pas mon café ça va pas le faire ». Avec ou sans ça le fait jamais.

Les céréales normales du commun des mortels se transforment en « Crounchy Muesli » ou autre dénomination à vomir. Les conseils diététiques que tu regardais du haut de tes 8 ans avec dégoût sur tes Nesquik prennent alors tout leur sens : « YES, une pomme avec 100 g de muesli, le pied quoi. Surtout ne pas dépasser la dose ou à défaut, remplacer le lait de vache par du lait de soja ».

Enfin je dis ça mais comme le blé c’est bourré de pesticides, on préfèrera un smoothie detox pour détendre la peau.

07h20 : Evidemment le bobo par principe met ce qui lui tombe sous la main. On oublie les vêtements d’adultes, ou sinon on « matche » avec une « pièce casual ».

Je vous fais pas un dessin, vous aussi vous avez M6 à 17h45 (Certains membres de la rédaction sont dans une admirations presque déificatrice devant une certaine Christina, ndlr).

07h30 : On sort le vélo, bah oui la couche d’ozone c’est un combat quotidien. Alors là 2 camps : les pro-vélib qui se sont tatoués la carte Vélib de Paris. Ceux-là tu les reconnais, quand tu dis « où est-ce que je peux prendre le métro d’ici ? » ils te répondront toujours un attendu « Sinon t’as une station Vélib juste ici ».

Après évidemment, et c’est là que tu reconnais le vrai, l’unique bobo parisien de souche : le vélo personnel, avec l’antivol autour du torse, plus viril tu vois.

08h00 : En amphi, le bobo a par principe la « tête dans le cul ». Il aura toujours une vie plus compliquée que la tienne qui justifie de dormir comme un tas sur sa table. « Je suis sortie hier mec j’aurai pas dûûûû ». Ce à quoi on rêve tous de répondre que personne ne t’a forcé. Bref.

Inutile de préciser que le bobo ne sort pas les mêmes jours que les autres, aux mêmes endroits, d’où le fait qu’il ait à expliquer sa folle vie à la plupart des mortels encore en circulation qui sortiraient le vendredi ou le samedi.

Prenons le mythe du jeudi soir, clairement une blague des bobos qui voudraient que les étudiants sortent ce soir là. Comme si on n’avait pas cours le vendredi.

(Pour les nazes qui sont déjà là « moi j’ai pas TD le vendredi », on vous dis merde).

12h50 : De base il connaitra toujours un « petit » resto dans une « petite » ruelle qui fait des « burger super sympas ». On est vaches, il lui arrive aussi de pénétrer dans un fastfood mais dans ce cas il s’agira de « faire la grosse ». Alors oui évidemment au début ça donne des « Moi vivante jamais je mets un pied dans un Kebab ». Mais tu mettras les 2 t’inquiète.

Nous ne nous attarderons pas sur la question de la nourriture dans la vie du bobo. Retenons seulement que le bobo parle plus de nourriture qu’il n’en consomme ; ponctuant chaque instant de ses journées par d’inutiles « j’ai faim », « je rêve d’une pizzaaaaa » et autre info capitale sur son cas.

16h00 : Le bobo dès qu’il a une minute prend café sur café avec ses potes. Il a en effet toujours des choses passionnantes à dire puisque sa vie est très remplie.

Ce qui nous donne de nombreux « Ce week-end c’est Concrète les gars ». « Je vais bruncher dimanche ça me saoule ». Avec ou sans Bree Van de Kamp ?

On ajoute évidemment à ça que le bobo joue avec son Nokia tout pourri qui donne ce petit côté Old School dont tout le monde se fout parce que « j’aime trop le clapet ».

16h10 : S’il a un petit creux, pas de panique : le bobo aura toujours une barre de céréales bio au son/avoine/fruits secs pour te sauver. Un peu plus et tu deviens un poney en fait.

Je suis vache on a parfois droit à des « Goûte les Gerblé au chocolat c’est trop bon ». Aucun hasard si Gerblé c’est le cousin de gerber. Le chocolat va pas le sauver.

17h00 : On fonce à son cours de BodyYogingStretchingFitting avec un maître Yogy importé directement du Tibet. Evidemment, inutile de dire que le bobo a une hygiène de vie irréprochable (sauf le jeudi soir lors des soirées doubleB –Bière Billard-). C’est donc tout naturellement qu’on verra surgir de grands sportifs au sein de cette communauté. Evidemment c’est pas passion Fitness mais plus « Angélique passion boxe-thaï » ou « Amaury passion danse classique ». Parce qu’on rappelle, le bobo est toujours un peu décalé. Jamais tu ne verras une « Jo-Wilfried passion tennis » ou « Conchita passion tango » c’est bien trop attendu.

18h00 : Le bobo s’autorise un Replay des Marseillais South Africa ou autre bouse visuelle parce que c’est quelqu’un doté d’un grand second degré ; enfin en apparence du moins parce que tu lui dis que Jess s’est remise avec Julien il rigole plus du tout.

20h30 : « Merde on a raté le Petit Journal ». On notera que le bobo suprême aura souvent un autocollant à l’effigie du porte parole de la boboitude, Yann Barthès, bien centré sur son MacBook Air.

Après une conférence dans le XXème arrondissement de Paris sur un sujet au moins aussi chiant que 4 heures d’amphi le jeudi après-midi, c’est sans pression qu’on se rappelle qu’on a prévu un apéro chez soi. Oui le bobo est toujours à la bourre : jamais tu le verras poiroter à un coin de rue sous la flotte.

Surtout que ce soir c’est réunion avec la « famille » (=autres beaufs de même type).

Après un bref passage au supermarché (Naturalia hein pas Carrefour faut pas pousser), équipé de gressins et jus de tomate, il est prêt à recevoir ses petits camarades.

C’est autour d’un doux verre de vin Toscan qu’on pourra échanger sur sa résidence secondaire avec vue sur potager. On l’aura compris, la bière c’est persona non grata. Et si par bonheur il se trouve qu’il y en a, tu peux être sur que ça provient directement d’un petit producteur local qui n’en vend que 5 par an dans un bar japonais d’une petite rue parisienne.

Je suis vache il arrive au bobo de faire des soirées beauf bière/Fifa mais dans ce cas on prévient bien sa cour d’admirateurs par une story de 10 minutes qu’il s’agit là d’un « moment d’égarement ».

Peu importe, comme t’es pas vache tu les laisses pas crever de faim donc tu sors baies de Goji et graines de citrouille, ce soir on la joue festif. On échange sur le before d’hier soir : « mais si, tu sais le vernissage au Palais de Tokyo, l’expo sur la futilité temporelle ! »

Evidemment t’auras toujours le top du top pour te sortir un «c’est super mignon ce que t’as là ! » tout en te tendant une bougie parfumée au palmier. Oui parce que les bobos trouvent toujours tout mimi et chou, à croire qu’ils te découvrent à chaque fois qu’ils te revoient.

On discute tous ensemble, on prévoie un week-end farniente en Tong tous ensemble. C’est fun quoi.

Top 10 des phrases de naze auxquelles tu auras forcément droit, si tu te retrouves bloqué chez les sectaires :

  • « Amour et chocolat ». D’accord et « Tartine et Thé » du coup ?
  • « C’est tellement mainstream». Ouais c’est à la mode quoi.
  • « J’ai fais des brochettes au tofu les gars ». Chouette j’en salive déjà.
  • « Qui me conseille d’aller voir le dernier Lars Von Trier ? ». Sinon j’ai vu les Tuches 2.
  • « Mec elle est bouchonnée ta piquette ». J’avais dis bière moi.
  • « Qui a le film de nos vacances à Courchevel ? ». C’est Daniel cherchez plus.
  • « Désolé j’ai que des gauloises » = Retourne à tes roulées.
  • « Il est archi bon le Tzatziki, qui l’a apporté ? » Ta mère.
  • « T’es folle on t’aide à faire la vaisselle enfin ». Ha non on est en retard en fait.
  • « T’as vu le dernier set de AkaMZerty ? C’était le feu mec ». C ki ?

Par contre on a ciné à la Pagode pour voir un film croate sous-titré en vietnamien donc ça va être short.

Du coup on vous laisse.

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Love et pain de mie.


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