Dans le cadre de la campagne pour la présidence de l’université, M. Braconnier a souhaité nous présenter la vision qu’il a de notre université et le programme qu’il ambitionne d’y appliquer. La Pravd’Assas, qui ne dispose pas d’élus, n’a pas à prendre parti et ne prendra pas partie avant ce vote qui opposera M. Leyte à M. Braconnier. Nous avons cependant jugé intéressant de publier cette lettre dans la catégorie « Tribunes », chacun ayant le droit de partager ses opinions.
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Les Universités françaises traversent une crise profonde, qui les place dans l’obligation de relever des défis considérables, auxquels la plupart d’entre elles sont mal préparées.
L’université Panthéon-Assas dispose, dans ce contexte difficile, de puissants atouts qui en font une université de référence.
Elle est considérée comme la première université de droit en France et attire, dans des disciplines convergentes (droit, économie, gestion, sciences de l’information et de la communication) et des diplômes renommés, des étudiants de grande qualité.
Elle bénéficie par ailleurs du concours efficace de personnels rassemblés et mobilisés, du dynamisme de nombreuses associations et d’un environnement propice à un enseignement et à une recherche de haut niveau.
Mais ces atouts sont fragiles. La période récente nous a montré que l’université restait vulnérable, compte tenu, en particulier, de sa dépendance financière marquée par rapport à l’Etat et du relatif isolement institutionnel et académique dans lequel elle se trouve aujourd’hui.
Aussi me paraît-il nécessaire, dans ce contexte difficile, de consolider et développer nos forces, pour faire en sorte que l’Université Panthéon-Assas reste une grande université ouverte sur le monde qui l’entoure et exemplaire pour sur les plans académique et scientifique.
C’est dans cet esprit que j’ai décidé, à l’issue d’une longue période de réflexion et d’échanges, de me porter candidat à la présidence de notre Université.
Je tiens à vous en informer.
La vision de l’Université que je propose à la communauté des étudiants d’Assas en vue de cette élection, est résolument tournée vers l’avenir. Le visage qu’aura l’Université Panthéon-Assas dans dix ans doit en effet, selon moi, se forger dès aujourd’hui, autour des deux orientations stratégiques suivantes.
L’innovation d’abord, qui doit être une ambition commune et constitue notre meilleure arme pour construire l’avenir. Dans le respect de la tradition d’excellence qui forme notre patrimoine commun, il nous faut collectivement œuvrer à l’émergence de cursus modernisés, dans lesquels l’individualisation des parcours est plus marquée, les expériences professionnelles, les activités salariées, la pratique du sport de haut niveau et les engagements personnels des étudiants mieux pris en compte. Il nous faut renforcer, au sein de l’Université, les coopérations par-delà les frontières disciplinaires et promouvoir les cursus sélectifs et ceux ouverts à la formation continue ou à l’apprentissage. Les enseignements en langues étrangères doivent également être développés.
Nous devons aussi, à partir des expériences déjà menées avec succès, en particulier la licence numérique, préparer activement l’Université à la révolution numérique à laquelle elle va devoir faire face et qui, si elle est bien conduite, permettra à l’Université Panthéon-Assas de prendre la première place dans ce domaine.
Nous devons, enfin, porter une grande attention à l’accompagnement des étudiants qui, pour des raisons sociales ou médicales, sont en situation de particulière fragilité.
L’ouverture ensuite, qui doit se nourrir des innovations que nous aurons su conduire. Le statut d’association qui nous lie à Sorbonne-Universités est un fait acquis, au-delà duquel il ne faut pas aller. Cela exclut, en conséquence, toute idée de rapprochement inclus ou de fusion.
Mais cette autonomie, à laquelle je suis profondément attaché, ne signifie pas le repli sur soi. On ne peut en effet construire l’avenir d’une grande université, dans un monde globalisé, en restant sur la défensive. Il faut donc nous montrer offensifs et développer de nouveaux partenariats, notamment en tissant les liens plus étroits avec les professions juridiques et les entreprises. La Fondation partenariale doit être réactivée de manière ambitieuse et nous devons réfléchir aux conditions dans lesquelles nous pourrions, à terme, envisager des rapprochements novateurs avec une ou plusieurs grandes écoles.
Notre schéma de formation continue et en apprentissage doit être plus dynamique, se nourrir des expériences qui, au sein de l’Université, fonctionnent le mieux et mobiliser, le cas échéant, des sources de financement innovantes.
Notre communication, interne et externe, doit en outre être adaptée aux exigences actuelles, l’image de l’Université devant être une préoccupation constante.
Sur le plan international, l’Université doit mieux se structurer pour mieux déployer ses atouts et offrir aux étudiants des perspectives ambitieuses de formation à l’étranger. Elle doit œuvrer à la constitution, autour d’elle et forte de ses campus et diplômes délocalisés, d’un réseau international des meilleures universités juridiques lui permettant d’apparaître, une fois encore, comme un élément dynamique de référence.
Plus forte, l’Université Panthéon-Assas sera mieux armée pour tirer partie des possibilités qui s’offriront à elle et aspirer, le moment venu, à une autonomie renforcée, dans le cadre d’un statut -celui de « Grand établissement » ou un autre, la libérant des contraintes qui entravent aujourd’hui son action.
Je détaillerai, dans les semaines qui viennent, les propositions concrètes que j’associe à la vision que je porte pour l’Université. Ma sachez d’ores et déjà que ma disponibilité pour mettre en œuvre, avec vous et l’ensemble des associations d’Assas, ces propositions, sera totale. Je serai un Président pleinement mobilisé.
Veuillez croire, Madame, Mademoiselle, Monsieur, à l’assurance de ma considération la meilleure.
Très sincèrement,
Stéphane Braconnier
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