Les légions romaines

L’Empire romain : nombreux sont les juristes qui nous ont légué leur savoir. Le droit romain est enseigné encore de nos jours, après 2000 ans d’Histoire ! Mais connaissez-vous l’autre aspect de Rome, celui qui a contribué à la création d’un des empires les plus vastes et les plus durables ? Il s’agit de son armée, des légions romaines.

Oubliez le camp de Petitbonum ou de Babaorum. La légion romaine est devenue une machine de guerre invincible, ayant mûrie de ses échecs passés, allant toujours de l’avant.

Dès la fondation de Rome, l’armée est au cœur de sa société. Le modèle du citoyen-soldat grec est repris dans un premier temps. La petite cité ne parviendra néanmoins pas à se distinguer et à s’imposer face à ses ennemis. Elle est d’abord confrontée aux Etrusques, puis aux Samnites, d’autres peuples vivant en Italie au -IIIe siècle. Les armées romaines seront aussi écrasées par des tribus gauloises. La revanche viendra.

En effet, les romains apprennent beaucoup de leurs adversaires et des défaites qu’ils subissent. Ainsi ils adopteront le javelot Samnite qui deviendra le fameux pilum, ou encore le bouclier oblong gaulois, adapté en scutum. Les Samnites vont aussi bouleverser la façon qu’avaient les romains de faire la guerre, en provoquant ce que les historiens appellent la « révolution manipulaire ». Les soldats ne forment plus des blocs serrés d’environ 300 hommes, appelés phalanges, mais se battent en « poignées », origine du terme manipule, c’est à dire en formant de petits groupes de 120 hommes, plus mobiles.

Ainsi progressivement la cité va imposer à la Méditerranée la Pax romana.

 

Au-delà de ces aspects techniques, l’organisation de l’armée va être modifiée plus en profondeur. Les citoyens-soldats sont remplacés par des légionnaires de métier. Ainsi pendant sept siècles, longévité unique dans l’histoire militaire, le système légion a dominé les champs de bataille. Rappelons que l’Empire à son apogée englobe presque tout ce qui compte autour de la mer Méditerranée : du mur d’Hadrien, au nord de l’Angleterre, à Louxor en Egypte. Pour maintenir une telle immensité, seule une trentaine de légions est déployée, dont la moitié à la frontière avec la principale menace formée par les « barbares » d’au-delà du Rhin et du Danube. La supériorité de cette armée est possible grâce à sa discipline mais aussi à sa capacité à évoluer, à s’adapter face à ses nombreux adversaires.

Une légion est dirigée avec une grande rigueur et les généraux disposent de méthodes de combats ayant fait leurs preuves. S’il y a une importante hiérarchie dans l’organisation politique, c’est aussi le cas au sein de l’armée. Cela va du légat, général de la légion, au centurion, qui dirige une centurie, unité de cent hommes. Le combat d’infanterie repose en large partie sur l’initiative de ces centurions. Le général supervise quant à lui la bataille et décide de l’engagement des troupes. Les romains contrairement aux autres armées gardent en effet des troupes de réserves. Cela permet d’avoir des soldats frais lorsque l’ennemi s’épuise.

Mais si les légionnaires romains sont redoutables au corps à corps à pied, la cavalerie et les unités d’escarmouche font défaut. C’est pourquoi une autre force de la légion est d’avoir su incorporer des troupes non romaines, généralement locales. Cela forme les unités dites auxiliaires, composées de cavaliers ou d’archers, essentiels pour compléter la formation militaire romaine.

Enfin un dernier élément ayant forgé la réputation de ces légions est leur logistique. Une armée puissante, c’est bien, une armée pouvant se déplacer partout, c’est mieux. Ainsi lorsque l’armée part en conquête, formant un cortège de 4 km, chaque soir les légionnaires construisent de toutes pièces un camp fortifié, leur assurant une protection. C’était également de bons constructeurs d’engins de siège, ainsi que de ponts. C’est ce qui leur a permis d’être les premiers à traverser le Rhin, mais cela ne leur fut pas d’une grande utilité…

En effet, si les légions se sont imposées durant des siècles, elles ont tout de même connu des défaites mémorables. Une des plus fameuses est celle de la bataille de Teutobourg, qui doit son nom à une épaisse forêt, sombre, où l’on peut encore entendre la nuit les cris des légionnaires massacrés… Les romains, trahis par un proche de leur général, tombent dans une embuscade. Trois légions succomberont, soit près de 20 000 hommes.

Mais si les germains ont su bénéficier de l’effet de surprise, le pire ennemi d’une légion organisée et prête au combat reste une autre légion. Les batailles entre généraux romains, notamment au cours des guerres civiles, ont mis à rude épreuve les légions.

Ainsi l’armée romaine est bien fascinante, car capable du meilleur, si l’on peut dire, comme du pire.


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