Ainsi donc, Emmanuel Macron se présenterait aux élections présidentielles de 2017.
Présenté comme le Mozart de la finance, le locataire du 3ème étage de Bercy impose depuis maintenant un an et huit mois sa partition aux médias. Ceux-ci sont fous de ce jeune loup politique, à qui tout réussit. De Rothschild & C. en passant par le Secrétariat Adjoint du Président de la République, Macron a gravit les marches du pouvoir en un temps record. Certains aiment le comparer à Giscard, d’autres à Brutus.
Macron énerve autant qu’il séduit, trouble autant qu’il dégage sa route vers la magistrature suprême. Et comme tout homme politique, en rassemblant son électorat, il divise ceux qui l’entourent. Coaché par un vieux requin des affaires et un ancien Premier Ministre, Michel Rocard, le Ministre engrange des soutiens et de l’argent. Les jeunes rêvant d’entreprendre se mettent En Marche derrière lui pendant que d’autres contacts de Harvard ou du Parlement commencent à agir dans l’ombre.
Macron est-il de gauche ? Il ne fait même plus semblant d’expliquer que non. Macron roule pour lui-même, aussi rapidement qu’Hortefeux sur une nationale, distançant le gendarme Valls. Il laisse derrière lui les Républicains et leur Primaire, mais aussi les lambeaux de la Gauche. Son objectif ? Nul ne le connait. Car si Macron a sa partition, personne ne peut affirmer que M. Hollande n’en est pas le chef d’orchestre. Et que le Front National suivra le rythme.
Macron est jeune, il représente la nouveauté face à une classe politique essoufflée. Il a ringardisé Valls, éclipsé Juppé et fait oublier tous les autres phénomènes de l’échiquier politique. Dommage pour lui qu’il soit mal entouré. Car Macron a la grosse tête, ce qui facilite les tirs des snipers de la politique. Plus ses provocations étaient grosses, plus elles passaient, mais il lui faut désormais jouer dans la finesse. Il évolue dans un petit monde soigneusement organisé par sa femme, se sent pousser des ailes plus on le déifie : seront-ce les ailes d’un ange, ou de Icare ? Dans le microcosme du labyrinthe et des arcanes de la politique française, Macron se banalise a force de transgresser. A Paris, on apprécie son libéralisme, car on espère encore. Ailleurs, on le craint : réformer, il le faut. Mais à quel prix ? On ne légifère pas à travers un tableau de statistiques, mais en connaissant le terrain. Et coiffer de sa charlotte blanche, Macron aura beau serrer des mains dans des usines et applaudir les innovations des start-up, il n’est pas encore prêt à se salir les mains. Macron n’est pas proche des gens, il est au-dessus. Ce n’est pas un énarque qui est allé conquérir sa terre de Corrèze ou d’ailleurs. Quand Macron voit une vache, il pense à son prix, pas aux efforts qu’elle a coûté, ni à ce qu’elle représente. Il ne voit pas le décalage entre les attentes des français et leur esprit, ce qui explique son optimisme quant à la possibilité de mener des réformes complètes jusqu’au bout.
Alors Macron se donne des airs de transpartisan. Il explique que ce n’est pas lui qui n’est pas de Gauche, mais plutôt la Gauche qui n’est pas comme il faut, c’est-à-dire lui. Les Le Pen rendent hommage à Jeanne d’Arc ? Macron transgresse, et va à la fête de la Pucelle d’Orléans. Ce n’est ni son rôle de ministre, ni sa terre natale mais qu’importe : des voix célestes l’appellent à l’Elysée, alors il se permet de faire ce qu’il veut. Et pendant ce temps, aucune réforme d’ampleur n’est annoncée par son ministère. Reste à savoir si la dernière année du quinquennat verra notre touriste politique canonisé par les urnes. Ou brûlé par les pontes de Solferino.
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