Sarkozy : Partei macht frei

Prenez un bulldog. Mettez-le dans un carton étanche de cocaïne. Secouez le tout, et placez-le au milieu de 6 coqs. Vous obtiendrez Nicolas Sarkozy lors du débat des Primaires. Sarkozy ne retient plus ses coups. Dos au mur, il est réduit à sa base militante la plus fidèle, la Garde impériale à Waterloo. Ses 100 jours ne seront pas à l’Elysée, mais bien à Vaugirard : malgré sa prise du parti triomphale, malgré ses coups de reins dans les équipes adverses, Sarkozy ne parvient pas à s’imposer. Les électeurs du FN ne répondent pas à l’appel et ni Le Maire, ni Fillon, tout en stagnant, ne s’effondrent pour lui offrir un peu d’air.

Alors certes, l’enthousiasme, la hargne des fidèles sont toujours là. Certes, le Zenith et les Leclercs pour les dédicaces de province sont toujours aussi remplis. Ses apparitions télévisuelles font un carton. Mais le bruit des acclamations est souvent couvert par une musique plus stridente : celle des casseroles.

Car si l’élection présidentielle est la rencontre entre un homme et le Peuple français, la Primaire ressemble fort à une rencontre entre Nicolas Sarkozy et les juges. Oui, c’est un acharnement, oui, la justice obéit à la Gauche comme le mur des Cons l’a démontré, oui, en 37 ans de vie politique, affirme M. Sarkozy, l’œil ému, son casier judiciaire est encore vierge. Issu du personnel politique du 92, proche de Pasqua, de Chirac puis de Balladur, Sarkozy serait blanc comme neige, ou du moins plus blanc que les fichés S. Enfin vous voyez qui ma petite dame…

Car s’il tape sur les gauchos, ces élites qui regardent les trains de banlieues de loin et vont au marché des Batignolles acheter des œufs frais (et bio) dans leur panier en osier (en écoutant du Christine & the Queens), Sarkozy n’est pas très clair dans sa définition de la Gauche. En écoutant son discours du Zénith, et les autres, on peut la définir comme allant de Marine Le Pen à Mélenchon. 28% des musulmans ne reconnaissent pas nos lois comme supérieures à la Charia ? Sarkozy le traduit en « la moitié ». La présomption d’innocence est importante en ce qui le concerne ? Pour les fichés S, oubliez tout procès, c’est le bagne direct. L’Etat de droit ? Un truc de droit-de-l’hommiste : plutôt inquiétant pour un ancien de Nanterre…

Et quelle définition donne-t-il des élites ? Sarkozy en appelle à la majorité silencieuse pour les contrer. Cette même majorité à laquelle il avait fait appel, et qui ne l’a pas sauvé contre F. Hollande. Peut-être parce qu’elle n’est pas silencieuse, mais consternée. Qu’elle n’y croit plus. Car les élites, ce sont ceux qui ont été ministres voir présidents, qui épousent des mannequins millionnaires, partent en vacances sur un yacht, et font des conférences pour plusieurs centaines de milliers d’euros. Les élites sont d’ailleurs souvent populistes, lorsqu’elles sont mal dans leur peau.

Sans plume qui vaille, abandonné par son équipe gagnante de 2007, Sarkozy éructe : l’économie n’intéresse pas les Français, seule compte la sécurité. Grâce à ce sujet, il a été élu à la tête du parti. Sarkozy doit courir vite vers son but : la Primaire, ce ticket pour la présidentielle. C’est la seule manière de retrouver son immunité et de jeter un voile (intégrale) sur les affaires qui lui courent derrière.

Surtout ne pas faire réfléchir les Français : ils se rendraient compte que les délinquants condamnés ne sont finalement pas les plus dangereux pour eux.

Le Lozérien


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