Cela ne vous aura pas échappé, le populisme est de retour en Occident. Royaume-Uni, Hongrie, Russie, Etats-Unis, la liste des pays bouleversés par le retour d’un vote populaire s’agrandit de jour en jour. Bientôt l’Autriche. Et ensuite, la France ?
Parlons de la France justement. Une France blessée par des attentats, à genoux économiquement, sans repères ni valeurs communes. Une France encadrée par une Vème République à bout de souffle. Alors qu’il suffirait de remplacer les hommes à sa tête, certains voudraient changer le système, tout casser, mener de grandes réformes pour relancer la machine de guerre. Et pourtant, malgré toutes ces propositions, rien ne semble stopper l’inexorable ascension du Front National de Marine Le Pen.
Mais malgré tous les précédents politiques de 2016, la classe politique ne semble pas réagir dans les faits. Oui, dans ses paroles, elle tente de s’accrocher au TGV de l’Histoire, mais bien piteusement. Il suffit de regarder les réactions après la victoire de D. Trump : à Droite, malgré tous leurs crachats, les prétendants à l’Elysée ont finalement bien vite félicité le Républicain et tenté de tirer la couverture à eux. Eux qui, comme tous les autres en France, n’ont aucun point commun avec le magnat de l’immobilier. Une seule sait véritablement tirer son épingle de cette victoire, parce qu’elle a toujours soutenu le 45ème Président des EUA. Vous avez bien deviné son prénom. Car si elle mène largement dans les sondages, Marine Le Pen ne décolle pas. Mais cette victoire lui donne de l’espoir. Et devrait nous alerter.
Car quel que soit le candidat de la Droite ou de la Gauche, la probabilité de la vaincre au second tour de la Présidentielle reste beaucoup plus mince qu’il ne faut le croire. Marine Le Pen ne décolle pas, mais ne s’est pas non plus mise en route. Elle laisse filer les grandes dates médiatiques, comme en 2012, pour mieux occuper le terrain après. Elle laisse la Droite s’enfoncer encore un peu plus dans la pitoyable reconstruction qui sera la sienne après les Primaires, lorsque les adversaires d’antan se trouveront au bout du compte bien sympathiques lorsque l’heure des portefeuilles ministériels aura sonné. Si Juppé passe, la Droite dure sera à prendre. Si Sarkozy passe, les affaires fleuriront comme par magie. Si Fillon passe, alors on jouera sur son manque d’entrain. A Gauche, la menace reste faible. Mélenchon est trop violent, le reste trop divisé. L’intégralité de la classe politique traine le boulet des bilans gouvernementaux. Sauf le Front National.
Mais alors, comment faire pour vaincre MLP ?
Faut-il crier au loup ? Persuader la population que le FN au pouvoir, c’est la guerre civile, le racisme, la réouverture de Dachau ? Faut-il faire comme nos voisins d’outre-Atlantique ?
Non. On le voit bien, ce discours ne fonctionne plus. Trop épuisé par une Gauche moraliste, qui, presque fasciste dans ses manières de poursuivre toute personne un peu frivole, a imposé un vocabulaire officiel, jusqu’à ce que la France médiatique se choque lorsqu’un individu recherché pour un enlèvement est décrit comme noir. La plupart des Français s’en fiche. Les querelles d’Académicien de Solferino ou d’ailleurs ne les intéressent pas. Ce qui les intéressent, c’est de savoir si demain, ils pourront manger, offrir un futur à leurs enfants, être en sécurité face aux vagues migratoires. Si la laïcité sera préservée, si les islamistes n’iront pas trop loin au point de menacer tout musulman intégré, si le prêtre du village ne se fera pas égorgé, si porter une kippa ne leur fera pas perdre la tête.
Les Français, surtout, ne sont pas dupes. Ils en ont assez des petites manœuvres politiques. Ils les sentent à cent mètres. Au point de céder au complotisme, et d’ignorer toutes les affaires frappant le FN. Peut-être que, si elles sortaient dans d’autres moments que les périodes électorales, elles paraitraient plus sincères.
La solution, c’est la simplification du discours. Arrêter de vouloir constamment rééduquer les Français. Les comprendre, se faire comprendre. Plus de programmes de 1000 pages mais plutôt une ligne de conduite claire et tenable, qui vend un rêve. Incarner un futur, quitte à s’appuyer sur le passé.
Certains diront qu’il faut aller chasser sur les terres frontistes. C’est là l’erreur. En faisant les choses contre le FN, par mimétisme, on le banalise, on le rend votable. On convient de sa victoire sur certains sujets : sécurité, patriotisme, protectionnisme, euroscepticisme. Alors que ces thèmes, largement partagés par la population, ne devraient appartenir à aucun parti, les voilà étiquetés bleu marine. Comme si un syndicaliste, un bourgeois, un petit salarié, devaient se dessaisir du drapeau français et de la Marseillaise au motif d’avoir peur de passer pour un nationaliste. Libérer les paroles, plutôt que d’enfermer le Peuple dans un discours, le réprimander, le victimiser.
Il serait peut-être temps de se recentrer pour mieux agir. D’aborder de vrais sujets, d’arrêter la sempiternelle tambouille politique. Avant de perdre les élections. Avant que le Front National ne devienne l’unique solution.
Le Lozérien
Dans la catégorie, j’avais rien à dire mais je fais un article, celui ci est au top
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Merci ma couille
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