Ah Paris, ville lumière aux milles cultures. De l’extérieur Paris est la plus belle ville de France et du monde : mode, gastronomie, Bon Marché, soirées pimentées, jardin des tuileries, jeunes femmes envoûtantes et légères, hommes sophistiqués et à la barbe parfaitement maîtrisée en fixie… tout a de quoi faire rêver n’importe quel jeune adulte de France et de Navarre. Alors oui, Paris est culturellement sublime avec une expo tant sur Oscar Wilde que sur Tintin, des boulangeries aux pains au chocolat aux amandes et non à 15 centimes qui sentent bon quand la ville s’éveille et que les fêtards rentrent se coucher, un côté français tout frais et pimpant dans les couleurs automnales du jardin du Luxembourg; mais Paris c’est aussi le métro – avec son lot de gros lourds – et le froid. Mais pire, Paris c’est aussi les parisiens (avant de poursuivre mon article je tiens à préciser que je vous aime parisiens gris en costume gris dans la grisaille matinale).
Les parisiens n’ont qu’une vision du monde, celle de Paris : autour il y’a le périphérique au delà il y a la banlieue et au delà encore s’y trouve quelque chose de pire, la province. La province c’est l’équivalent de la campagne profonde de la France du XIXe siècle: tous les habitants ne savent pas à quoi ressemble une autolib’ et vivent en sabots au soleil tout en sirotant un mauvais Beaujolais.
Mais nous provinciaux désabusés caressons tous (ne serait-ce qu’un peu) l’espoir de s’installer dans la capitale, de venir voir ce capharnaüm culturel et d’y rencontrer un hipster au coin de la Rue de Rennes. Mieux encore, croiser un membre de la Pravd’Assas sortant à 22h30 de son 4e TD de la journée. Avec le nombre de provinciaux que j’ai pu croiser dans le hall d’Assas s’émerveillant de ce splendide plafond de LED qui fait trembler tout épileptique je fus assez étonnée : finalement c’est que nous devons bien vous aimer malgré votre extrême empathie à notre égard.
Et puis malgré tout cette empathie est normale, vous devez en avoir marre de nous, chose que je comprends : imaginez un jour vous réveiller, pendre le métro dans une chaleur insoutenable, méprisant chacun d’un air condescendant, arrivant à la fac avec une pochette Longchamp et comprendre que vous allez être dans le même TD qu’une cagole de Marseille. Choqué et déçu n’est ce pas ?
Cependant, nous pauvres provinciaux en quête de succès et de vivacité dans la ville qui ne dors jamais, connaissons une réalité contrastée qui brise nos rêves de grandeur. En réalité, il pleut à Paris (beaucoup) et le métro a une température avoisinant celle de l’enfer notamment parce que tu t’y retrouves collé à un « jeune cadre dynamique » dans un costume mal taillé se rendant à La Défense. Et puis, payer 600€ pour un 10m2 dans lequel tu travailles, bien sûr, comme un acharné pour obtenir un 8 d’un des chargés TD du professeur SEILLER il faut dire que l’on a connu mieux. Mais bon, comme dirait un grand philosophe de ma contrée adorée, j’ai nommé JUL « C’est rien on s’adapte »; et Paris continue tous les matins de me faire rêver avec son café à 2,50€ et ses températures polaires.
Alors Parisiens, que vous soyez du 16e, hipster, étudiants ou politicien en herbe (même de gauche je vous pardonne) je vous embrasse avec tout l’amour du sud.
PS. Papa, Maman si vous me lisez c’est faux, la Province ne me manque pas, j’adore le métro mais j’ai acheté à manger (et un peu à boire aussi) lundi je n’ai plus d’argent, j’attends vos dons.
La bise,
La cagole
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