Immersion dans l’enfer de la Corpo


Association d’Assas aux nombreux membres, reconnaissables à leurs pulls rouges et aux précis vendus sous le manteau, la Corpo reste un mystère, notamment pour les chargés de TD de L3 qui n’en ont jamais vu de membres à leurs cours. Intrigué par cette secte au service d’un étrange leader, j’ai décidé d’entrer en contact avec le Président de la Corpo. Un reportage périlleux au service de l’information utile.


Le rendez-vous est donné par un numéro masqué dans un local du sous-sol d’Assas. Sous une lumière crépitante, dans une pièce minuscule au sol jonché de mégots et de verres en plastique « Johny au Parc des Princes », deux chaises se font face. Une fois les cannettes de bière sans alcool débarrassées, les places sont occupées par le Président de la Corpo, Hector Poitrine-Palace et moi-même. Enlevant ses lunettes « Petit Poney au pays des keh », le Président de la Corpo se prépare à engager la discussion. Spécialiste incontesté de la L1, surnommé le Gérard Larcher de l’associatif assassien, Hector est un homme craint et respecté parmi les étudiants d’Assas. Beaucoup ont notamment peur d’être victime de tractages répétitifs qui virent alors au harcèlement. D’autres redoutent d’avantage un réveil gâché par le son strident d’une musique projetée par la table Corpo dans le hall d’Assas.

Mais s’il est représentatif de son association, Hector n’en est pas le premier Président. En témoigne son prédécesseur qui, le fauteuil roulant poussé par quatre petites L1, entre lentement dans le local. Sur un air de musique sicilienne, il fait tourner 3 fois son fauteuil roulant autour de nos chaises avant de s’arrêter. Barbe de six jours et faluche salit par l’expérience nocturne, l’ancien Président, aussi surnommé le Henri VIII de l’associatif assassien, est un vieux briscard connu pour ses pots de vin (enfin boites de chocolats) envoyées par tonnes à l’Administration de Paris 2.

A la vue de son ancien maitre, le Président de la Corpo est saisi de terreur mais, d’un doigt, il est invité à continuer. La discussion s’engage. Sans hésiter nous abordons la question sensible du bizutage. Hector reconnait le droit de cuissage des anciennes sur les nouveaux mais se refuse à tout commentaire quant à l’abus d’alcool encouragé par le Bureau. « Nous avons marqué que c’était dangereux pour la santé sur notre événement Gala 2016 » se défend le Président, aussi appelé le Dominique Farugia de l’associatif assassien. « Après, nous ne sommes pas en mesure de tout contrôler pendant la soirée. L’essentiel est que nos hôtes soient moins alcoolisés que nous ». La barre est haute, reconnait-il ensuite, en off. A la tête d’une véritable armée entièrement acquise à sa cause, celle de passer la L1, ensemble si possible, Hector nous oriente vers le recrutement. « Nous sommes 300 en mémoire de notre auguste fondateur, Léonidas. » Sa phrase est soudainement interrompue par les gloussements de son prédécesseur, mimant un borgne.

« Avouons-le, beaucoup de personnes nous en veulent car elles ont été refusées à nos castings. »

Mis en examen dans le cadre de l’affaire Morandini, Hector refuse de nous répondre et préfère continuer :

« Mais vous savez, rien n’est perdu pour eux. Je pense notamment à tous ceux qui, refusés à la Corpo, ont trouvé un refuge dans la Boule d’Assas. C’est un peu comme les migrants qui, refusés en Angleterre, restent en France. »

La comparaison, douteuse, n’arrête pas son plaidoyer.

« Mais bon, certains sont indécrottables. Encore ce mois-ci, à la soirée halloween, nous avons dû exclure un membre de la Boule. On pensait qu’il s’était déguisé en lycéen de Saint-Jean de Passy, mais en fait c’était un des gars de la Boule qui, refusé à l’entrée des Planches, tentait de venir choper nos p’tites minettes. C’est lorsqu’on s’est rendu compte qu’il ne connaissait pas le deuxième couplet de « Au temps béni des colonies » qu’on l’a viré. »

L’arrivée du panaché puis du Ricard offert par l’UGES met fin brutalement à la discussion. Je repars avec l’impression d’un reportage rondement mené, et une boite de chocolat sous le bras.

 

Le Lozérien


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