Comment rester heureux à Assas ?

Il n’y a qu’une vérité quotidienne : Assas vous brise lentement. Cette université aspire votre moral, votre bonne humeur pour ne jamais les recracher. Apprenons alors ensemble à y garder un semblant de jovialité, une étincelle de bonheur.

A l’approche des partiels, votre bien-être vous semble probablement secondaire. C’est cependant Noël, une période d’amour et de kilocalories superflues, il importe à la Pravd’Assas de vous voir sourire.

Vétérans ou jeunes arrivants, chacun sait que la vie à Assas n’est pas sans douleur. En bons universitaires formatés, il s’agira de comprendre les causes de ce malheur ambiant puis de chercher à le contrer.

En cochant « Université Paris II – Panthéon Assas » sur APB, la majeure partie d’entre vous ne s’attendait sans doute pas à être de bonnes grosses victimes. Paradoxalement moqués par les prépas et autres fainéants des grandes écoles, vous avez vite déchanté sur les exigences et la quantité de travail demandée. L’administration semble vouloir vous pourrir la vie, les profs d’amphi sont des salauds et les chargés de TD des sadiques. Certes.

Comprenez-les. Toute sélection étant prohibée, l’écrémage se fait selon la méthode Koh-Lanta, dans la souffrance. Il faut accepter ce principe pour survivre !

On vous affuble d’un calendrier décalé par rapport aux autres facultés, une rentrée tardive pour vous mettre en confiance, des TD qui démarrent lentement… Très vite des interrogations, des galops, le cours d’amphi à rattraper, des copies à rendre. Le semestre passe en 2 mois, c’est cruel, c’est vicieux, c’est efficace. Certains ne s’en remettent pas.

Suivent les partiels aux sujets assassins dont les profs d’Assas ont le secret – #poke @BSeiller @PCrocq – un second semestre au moins aussi rapide et évidemment, des rattrapages en septembre afin d’être certain de votre démotivation.

A Assas, on vit hors du siècle, hors du temps, au-delà du calendrier annuel, vous pouvez commencer vos TD le lundi à 7h45 et/ou les terminer le vendredi à 21h55. Vous n’êtes pas prévenus des absences si vous ne consultez pas religieusement la plateforme numérique aussi simple qu’esthétique mais vous devez justifier d’une hospitalisation pour manquer un examen blanc. On ramasse vos œuvres bâclées chaque semaine dans une salle de TD sans fenêtre du sous-sol ou surchauffée du 3ème étage, on vous contrôle, on vous juge. On vous étouffe.

Respirez. Certains survivent, du reste ils sont parfois heureux. Garder un peu d’humanité à Assas c’est à la portée de tous mais chacun trouvera sa voie.

Il faut d’abord embrasser la vie en communauté, évoluer en meute, partager son désarroi. Ceux qui sont heureux avec pour seuls compagnons leurs codes et leurs stabilos ont perdu toute part d’humanité. C’est remarquable mais peu souhaitable.

Il faut ensuite se résoudre à sa condition de cloporte, de moins-que-rien, de misérable étudiant malmené par un corps enseignant qui ne vous épargne pas. Un esclave consentant est un esclave heureux.

Ne sous-estimez pas le rôle des loisirs. Les plus fous d’entre vous ont des capacités de travail monomaniaque délirantes, mangent et respirent Droit, pensent Juriste. C’est – fort heureusement pour la condition humaine – une minorité de la classe estudiantine qui est capable d’une telle abnégation. Les gens normaux culpabilisent de ne pas savoir travailler comme eux. C’est idiot. Prenez du temps pour conserver des activités de loisirs. Lisez, dansez, brossez des poneys, achetez le dernier Battlefield, écrivez des articles pour la Pravd’Assas… Un esclave épanoui est un esclave productif.

Bien évidemment, la culpabilité du manque de travail est toujours accentuée par la frustration du visionnage des photos de vos amis saouls et bien entourés posant fièrement à tout moment de la semaine sur leur Instagram d’étudiants décadents – écoles de commerce, je vous vois. Ils ont cependant une des pistes à envisager entre leurs mains : la désinhibition. Non, les substances altérant les facultés cognitives ne sont pas toujours ennemies de l’étudiant en droit. Il faut parfois se coller une bonne murge pour purger le corps et l’esprit. Avec ce mindset, les soirées alcoolisées vous paraitront nécessaires et vous ne culpabiliserez pas au premier Jaegerbomb. Un esclave désinhibé est un esclave prêt à reprendre le chemin de l’enfer.

Enfin, les plus saints d’entre vous ne trouveront pas le bonheur dans leur propre épanouissement ou leur propre vomi : ce sera peut-être dans celui des autres. Il est des gens de bien qui pour être satisfaits doivent se sentir utile, ne gâchez pas ce don. Des centaines de causes n’attendent que votre temps libre, il en existe autant qu’il y a de volontaires. L’engagement est un noble refuge pour l’étudiant insatisfait.

Vivre en groupe, s’accepter, s’épanouir, se désinhiber, se sentir utile… Autant de pistes pour trouver un peu de bonheur dans cette fac maudite. Les ayant toutes testées simultanément, j’ai dû signer pour une année supplémentaire entre ces murs, ne reproduisez pas l’expérience chez vous, elle a été réalisée par un professionnel. Séchez vos larmes, vos complaintes interminables n’ont plus de raison d’être. Désormais, vous savez.

Estéban Georgelin


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