Le groupe français Poni Hoax revient enfin pour un quatrième album. On les pensait disparus mais que nenni ! Il ne faisait que préparer le nouvel album, enregistrant aux quatre coins du monde. Et oui, le groupe est passé par Sao Paulo, Le Cap ou encore Pattaya. Le groupe a donc créé son album sur la route au gré des opportunités, des rencontres et de l’inspiration tirées de ce voyage presque initiatique. Alors faisons un petit retour sur le groupe et voyons ce que vaut cet album.
« Poni » s’est fondé autour de Laurent Bardenne. Il est accompagné de Nicolas Villebrun à la guitare, Philippe Gleizes à la batterie et Arnaud Roulin aux claviers. Ils se constituent d’abord en quartet de jazz alors qu’ils sortent du Conservatoire national de musique en 2001. Ils sont rejoints en 2006 par Nicolas Ker, musicien autodidacte et chanteur à la voix bien singulière.
Poni Hoax, alors au complet sort son premier album éponyme. On y trouve ce qui sera la marque de fabrique du groupe, à savoir des tempos lents et mesurées ainsi qu’une ambiance sombre. L’album rencontre un beau succès critique, grâce à ses rythmes travaillés, son originalité et un style bien à lui. A écouter absolument, Budapest, le hit de l’album.
En avril 2008 sort leur deuxième album Images of Sigrid, c’est un nouveau succès critique et il parvient même à rencontrer un certain public. L’album surfe entre rock (You’re Gonna Miss my Love, Pretty Talls Girls) ; électro (Image of Sigrid) et des sons plus planants (My Own Private Vietnam). Le tout donne une alchimie parfaite, une écoute fluide et harmonieuse.
En mars 2013, sort State of War. Un album qui aborde des sujets toujours sombre mais avec un enrobage plus pop cette fois-ci. On pense notamment au titre Down on Serpent Street à l’image du reste de l’album : entrainant, bien composé et plus accessible.
Finalement le 3 février 2017 est sorti le très attendu (du moins pour les fans) quatrième album nommé Tropical Suite.
Tropicale Suite c’est d’abord l’histoire d’un voyage entre l’Amérique du Sud, l’Asie en passant par l’Afrique. C’est l’histoire d’un album construit de bric et de broc au gré des voyages et des rencontres. L’esprit du voyage on le retrouve dans les trois variations du titre Tropicale Suite, construit comme des escales, ce sont des invitations à la contemplation et au repos. L’album se veut également reflet de ce voyage quasi-initiatique ou le groupe s’est retrouvé face à ses doutes et le poids des anciennes compositions. Il en ressort des compositions aux accents forts mélancoliques. On a donc plaisir à retrouver la voix de Nicolas Ker, à la fois éraillé et un peu nonchalante mais toujours chargé d’une émotion toute particulière. Plaisir également de constater que Poni Hoax joue toujours avec grand talent et sait manier et faire varier ses instruments toujours aux meilleurs moments.
Le titre fort de l’album est Everything is Real, c’est celui qui pourrait nous faire comprendre le pourquoi de ce voyage. Au fil des rencontres on s’aperçoit qu’il n’existe pas une seule réalité mais une multitude et que ces autres visions du monde n’en sont pas moins vraies. Le titre délivre donc un message d’espérance, celui de rêver d’une autre réalité, de s’en bâtir une.
En définitive, s’éloigner des studios parisiens a réussi à Poni Hoax. L’attente fût longue mais le résultat est jouissif. Grâce à Poni Hoax le rock-électro a toujours des représentants français. Mais c’est surtout un groupe qui mériterait plus d’attention, à la fois original et bien inspiré c’est un groupe qui vaut vraiment le détour. Alors allez écouter Poni Hoax !
Féfé
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