À l’ouverture du troisième millénaire, les intérêts géopolitiques ont peu à peu conduit à reléguer le continent Africain au dernier rang des priorités.
Ce continent à l’histoire multi-millénaire (n’ayant rien à envier au Vieux continent) fait face, depuis la décolonisation, à des problèmes institutionnels et économiques majeurs. Trois points semblent primordiaux pour l’avenir du continent africain, assiégé pour ses ressources et, bientôt, pour son potentiel de « consommateurs ».
L’Afrique est notre avenir, décolonisons la (mais vraiment) !
- 1 : le « suicide démographique » (1) d’une Afrique sous-pression.
Avant que l’homme blanc ne mette un pied sur le continent, l’Afrique rimait avec multitude et abondance : les terres les plus fertiles du monde (jusqu’à trois récoltes possibles par an) et d’immenses espaces de chasse inhabités (31 millions de km2) pour une population globalement nomade et numériquement extrêmement faible. Les terres restent fertiles, mais les populations ont changé.
Au XVIIIe siècle, la colonisation et le mode de vie européen débarquèrent sur les côtes africaines. Rapidement, la médecine se développa sur tout le continent. En 70 ans, la population a été multipliée par 7. L’Afrique, à l’époque coloniale, nourrit sa population naturellement et, en 1960, (avant la décolonisation) elle est autosuffisante. En 1980, c’est 11 millions de tonnes qui sont importées pour nourrir sa population grandissante, 45 millions en 1995. En 2002, 30 pays sur les 52 africains sont en crise alimentaire permanente…
Cette sur-population a des conséquences sur la stabilité politique (en janvier 2011 en Algérie de mauvaises récoltes ont déclenché des tensions), la déforestation et l’urbanisation, qui conduit à l’émergence d’un continent de métropoles/bidonvilles géants improductifs. Ces masses humaines constituent davantage des pôles de pauvreté, de violence et d’extrême misère sociale que des pôles industriels dynamiques. L’Afrique est dépourvue d’industrie (exceptée les pays hautement colonisés comme l’Algérie et l’Afrique du Sud).
Economiquement, l’Afrique, avec un taux moyen de PIB à 4,3% en 2013 (i.e. supérieur à l’économie mondiale !), cache son scandaleux PIB/habitant qui, de 1981 à 2008, a chuté de 15% !
La question démographique avait été soulevée par le Président Macron. Les africanistes aux heures de polémiques avaient crié au racisme. Ils démontrent que leur idéologies les aveuglaient autant que leur ignorance. Tous les observateurs sérieux ont émis des craintes et des doutes quant à l’efficacité de la passivité comme moyen de résolution. Cette problématique est au coeur de toutes les questions sur l’Afrique. Le Nigéria a un futur démographique lié au notre. La pression démographique se fera sur le Sahel, sur le Maghreb et, finalement, sur l’Europe.
- 2 : la notion moderne d’État, une urgence absolue.
Dans nos sociétés occidentales, la démocratie est un axiome politique, c’est un présupposé, elle est universelle. Cette vision d’un monde uniforme et semblable en tous points du globe conduit irrémédiablement au désastre. La construction d’État en dehors de la norme occidentale est l’élément fondateur d’une renaissance africaine. Il n’y aura pas de développement sans État ; des millions peuvent être déverser sur les gouvernements, si ceux-là sont ni légitimes ni forts ni respectés, alors ces dollars serviront à acheter les hôtels particuliers parisiens.
Un État fort et stable est gage d’un pays confiant pour le développement. Le pragmatisme politique présuppose que le Namibie ne sera pas demain la démocratie LGBT de Californie.
Tous les efforts doivent être politiques. L’assainissement des administrations et la mise en place d’un État souverain sur son territoire passent avant l’égalité homme-femme. Que les adeptes de la politique bisounours ferment les yeux : l’Afrique ne sera pas tenue par un François Hollande africain.
La question de la démocratie
Lorsqu’en 1990, F. Mitterrand à La Baule imposa la démocratie et le multipartisme au Rwanda (2), le résultat fut 10 ans de conflits inter-ethniques et quasiment 1 millions de morts. Le Rwanda entend encore aujourd’hui des « experts démocrates » s’étonner d’un mandat supplémentaire de Paul Kagamé, et réclamer son départ, les mêmes qui, en 1994, de Londres, de Bruxelles et de Paris, louaient le pluralisme politique après avoir quitté Kigali en sang…
Il est évident que la démocratie occidentale n’est pas le modèle originel africain. Il faut balayer la théorie de La fin de l’histoire de Fukuyama où, in fine, la démocratie libérale règne sur les États (3).
Le « one man, one vote » est une impasse, un « simple recensement ethnique » (4), qui contribue à l’instabilité permanente des États africains. Les minorités ethniques sont totalement absentes du processus démocratique. La Sierra Leone est un exemple flagrant : il a suffi que deux ethnies minoritaires s’allient contre l’ethnie majoritaire pour que le pays sombre dans des atrocités inconcevables et un chaos monstrueux.
Un pouvoir de consensus est une voie de secours. C’est le diktat démocratique qui mena au génocide rwandais, au chaos libyen et sans doute au futur embrassement malien lorsque nos forces armées se lasseront de séparer les Bambaras des Maures, les Arabes des Peuls et les Touaregs des Malinkés.
L’axe diplomatique à adopter est celui de l’écoute. Il est fini le temps où la France était le moteur de l’Afrique (5). La France a besoin d’une Afrique durable et efficace à ses côtés. Cela se fera si les antichambres du quai d’Orsay et des chancelleries européennes comprennent que le continent Africain n’est pas une Europe du Sud peuplée d’européens aux taux élevés de mélanine et de pauvreté.
(1) Osons dire la vérité à l’Afrique, Bernard Lugan, 2015
(2) « Cette réflexion ne doit pas rester climatique, elle s’applique à la société des hommes !… Enfin, on respire, enfin on espère, parce que la démocratie est un principe universel.» François Mitterand, discours de La Baule, 1990
(3) The End of History and the Last Man, Fukuyama, 1992
(4) Jean Ping, Mondialisation, paix, démocratie et développement : l’expérience du Gabon, 2002
(5) « L’Afrique sans la France, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant», Omar BONGO. Si la première partie est désormais illusoire, la seconde est incontestable.
SR
Suite 2/2 – LA VÉRITÉ POUR L’AFRIQUE : UN ESPOIR POUR L’AVENIR :
– 3 : STOP au binôme destructeur de la culpabilisation européenne & de la victimisation africaine / Conclusion
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