Au jour d’aujourd’hui, nous avons oublié de fêter Thanksgiving.
Pour nous rattraper, nous aimerions parler des rapports entre l’amour et la dinde. Bertrand Russel, dans une anecdote contre l’inductivisme restée célèbre, nous contait l’histoire d’une dinde si bien formée à l’inductivisme que, chaque matin, elle attendait avec impatience l’arrivée de sa nourriture.
Rappelons pour ceux qui l’ignorent encore que l’inductivisme est une théorie qui part de l’observation particulière pour tirer une règle de portée générale ou universelle : par exemple, voyant un politique voler l’argent du contribuable, j’en déduis par induction, d’après mes observations répétées, qu’il en sera ainsi demain, puis ad vitam aeternam. J’ai formé une règle de portée générale : le politique vole l’argent du contribuable.
Revenons à notre dinde. Pendant une année entière, elle aima cette nourriture quotidienne qu’on lui apportait et vint à penser, en bonne inductiviste qu’elle était, qu’elle serait éternelle, que cela durerait quoi qu’elle fasse. Mais un matin de la fin du mois de novembre, ce n’est pas la nourriture qui l’attendit devant sa porte, mais le couloir de la mort. En un mot, ne soyez pas des dindes, et ne soyez pas inductivistes en amour.
Food for thought !
Antoine de Sarcy