La Pravd’Amour vous embrasse

Vous revoilà épuisé par votre délicieuse semaine au ski ou encore par la rentrée et le cours de Droit Administratif des Biens à huit heures du matin. Pourtant, vous n’avez pas pu manquer cette date marquée au fer rouge sur les calendriers du monde entier. Fidèle à son poste, la fameuse Saint-Valentin est de retour, comme le signalent tous les « Valentines meme » qui pullulent sur votre fil d’actualité. Vous attendez ce jour depuis un an, vous le détestez, il vous indiffère au plus haut point ; dans tous les cas, il est bon de rappeler quelques détails à l’aube de cette journée internationale de l’âmooour.

Saint Valentin 1

Tout d’abord, personne ne semble être vraiment d’accord sur l’origine de cette fête païenne. Si l’on en croit la page « Saint Valentin » de Wikipédia, elle serait tirée d’une vieille croyance britannique remontant au XIVème siècle. Mais à entendre le Figaro et le Nouvel Obs, elle viendrait de l’Antiquité romaine où le mois de février était placé sous le signe de la fécondité, même si en réalité c’est le mois d’avril qui était placé sous le signe de l’amour et de sa douce allégorie Vénus. Sans parler des trois saints Valentin qui apparemment n’en seraient qu’un ; vous l’avez compris, tout ça n’est pas très clair. Retenez juste que la fête des amoureux a commencé à se propager au XIVème siècle en Grande Bretagne parce qu’on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour précis pour s’accoupler, et que des poètes et troubadours en ont fait de jolies balades. A noter que l’origine moyenâgeuse est donc britannique, et que quand même, on aurait pu inventer notre propre origine historique de la Saint-Valentin au lieu de l’adopter bêtement suite à l’américanisation de notre beau pays (Nous sommes la nation française reacts only).

Car finalement, la Saint-Valentin est une tradition qui s’est établie aux Etats-Unis au XIXème siècle où elle a subi un processus de commercialisation indéniable. Elle s’est retrouvée catapultée en France après la Seconde guerre mondiale au même titre que les supermarchés, ce qui en fait une fête marchande dès ses débuts. C’est l’argument préféré des célibataires aigris et peu fiers de l’être qu’ils ressassent dès le début du mois de février chaque année. En effet, autre rappel important sur cet évènement, au cas où vous ne l’auriez pas déjà ressenti : il réveille les pires instincts des âmes esseulées. Soirées féministes de Saint Valentin, soirées « Sans Valentin » et discours fielleux sur la société de consommation et ses incarnations, tout y passe. Si vous êtes cet ami célibataire barbant, bravo, vous avez gagné un ticket pour passer votre 14 février en tête à tête avec votre rancœur.

Quant aux principaux intéressés, souvenez que vous n’êtes en aucun cas tenus d’offrir un cadeau à l’être aimé. Après tout, nous sommes étudiants et les bijoux coûtent cher, les chocolats font grossir et non seulement les roses ont été cultivées en Europe de l’Est par des ouvrières sous payées, mais en plus elles fanent. Si vous êtes sensibles au « c’est l’occasion de se montrer qu’on s’aime et d’avoir des petites attentions », grand bien vous fasse : ne laissez personne vous détourner du droit chemin. C’est grâce à des gens comme vous que les fleuristes réalisent 10% de leur chiffre d’affaire annuel en une seule journée. Mais par pitié, arrêtez de vous taguer mutuellement sur les posts Facebook dédiés à la Saint Valentin et d’étaler votre passion sur tous les murs de la fac.

Enfin, une petite pensée pour les courageux transis d’amour qui se préparent à déclarer leur flamme : vous avez notre soutien le plus fervent. Toutefois, ne rêvez pas, votre coup de coeur ne va pas se réveiller le 14 février au matin en réalisant qu’il vous a toujours aimé. Si malgré cet avertissement vous décidez de vous lancer dans cette périlleuse entreprise, sachez que vous êtes notre plus belle inspiration.

En bref, fêtez votre Saint-Valentin comme vous l’entendez, attention à la crise de foie et à la gueule de bois et comme ne cesse de le répéter un membre historique de la Pravd’Assas, « aimez-vous, bordel ».

Juliette Devillers

PS : à défaut de vous aimer, aimez-nous et posez un like sur l’article.

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