Une tirade du nez pour Notre Dame

« Une flèche s’est abattue au cœur de Paris » 

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune fille ! On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… En variant le ton, – par exemple, tenez :

Agressif : Pourquoi reconstruire ? Ce lieu de culte n’a -t-il pas été déjà détruit par le tourisme de masse, dépossédé des français ? Ce feu n’est-ce autre chose que la foudre divine s’abattant pour chasser les marchands du temple ? 

Amical : Temples de Palmyre et Bouddhas de Bamiyan, voilà d’autres lieux de cultes dont le sort se confond mais la destinée, moins glorieuse.

Descriptif :  C’est en rocs ! … C’est en flammes ! … C’est en cendres !… Que dis-je c’est en cendres, c’est à rebâtir !

Curieux : De quoi servait cette excroissance phallique ? De girouette ou d’antenne satellite ? 

Gracieux : Du brasier au cœur de Paris, s’est élevée une ferveur salutaire. D’un seul corps, s’est opéré un sursaut exceptionnel pour sauver ce qui nous transcende : l’art et son histoire.

Truculent : Moi aussi, je les donnerai ces 200 millions si je gagnais au loto, et je paierai même mes impôts, pardi !

Prévenant : Gardez-vous, que ces pierres ancestrales et fragiles, ne se disloquent en l’absence d’entretien !

Tendre : A l’image d’une grand-mère éternelle dont les rides et les fissures ne semblent pas prendre d’âge, nous la croyions inébranlable.

Pédant : Cet aïeul de plus de 800 ans, pilier de l’identité française, révèle une fragilité oubliée. Comme tout monument historique, son existence a été régulièrement en péril, puisque sa survie rend indispensable de réguliers et couteux travaux d’entretien, dépendant de la responsabilité de l’État. Suivez-moi !

Cavalier : « Quoi l’ami, cette bâtisse détruite est à la mode ? Voilà 100 millions : pour y placer notre marque, c’est vraiment très commode ! »

Emphatique : « N’est-il pas plus urgent de restaurer la cathédrale de notre cœur ? La demeure du Seigneur ne se trouve-elle pas dans l’aide aux plus démunis plutôt que dans la restauration d’un temple artificiel ? « 

Dramatique : « C’est notre maison commune qui brûle sous nos yeux. » 

Admiratif :  » Quelle mobilisation exceptionnelle ! Comment ne pas saluer ce témoignage de l’attachement unanime du peuple à ce qui constitue l’histoire et la culture française !

Lyrique : « Se mêlant aux chants chrétiens et aux glas des cloches, les cœurs des français pleuraient hier à l’unisson. Est-il passé le temps des cathédrales ? »

Naïf : « Nous la reconstruirons en 5 ans ! » 

Respectueux : La préservation de notre patrimoine historique ne va-t-elle pas de pair avec celle de notre patrimoine écologique ? La planète qui offrira ses forets pour la reconstruire, pourrait-elle prétendre à pareille rescousse ? 

Campagnard :  Parcourez la France : des trésors se présenteront à vous, depuis Reims jusqu’aux hameaux de montagne. Nos églises aussi sont bien mal en point, mais tout aussi belles…

Militaire : Nous assemblerons non pas une seule flèche, mais des dizaines, et à cela autant d’arcs en ogives !

Pratique : Voulez-vous la mettre aux enchères ? Assurément, madame, ce sera le gros lot ! 

Enfin en un sanglot : La reine de l’Ile de la cité n’est pas morte, l’orchestre ne jouera pas de requiem. Un hymne d’espérance jaillira des cendres et le chœur bâtira de nouveau ce monument immortel.

Claire A.

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