Banlieue c/ Assas

Chers compères provinciaux, parisiens, banlieusards,

 

Aujourd’hui, la Banlieue attaque. Non, pas la « banlieue » tapie dans l’ombre de la dame de fer,  mais bien la Banlieue, celle qui entache son nom de la propreté.

 

Pourquoi s’intéresser à « nous » ?

 

Sur les 322 000 étudiants de Paris intra-muros, près de 169 000 étudiants ne résident pas au sein de la « ville lumière », soit un peu plus de 52%. Les chiffres sont significatifs et l’importance du sujet est notable. Pourtant, cette étude de 2016 se fonde sur des données de 2012. Quid de l’évolution en 2019 ? Aucune information. Chaque année, le ministère de l’Education révèle un dossier qui tourne autour du sujet sans ne jamais l’aborder.

 

Les banlieusards ne sont-ils pas dignes d’importance ?

 

A en croire le silence plus que révélateur de notre cher ministère de l’Education, la réponse paraît limpide. Pourtant, laissez-moi entériner cette impression. Avant même d’entrer dans les études supérieures, tous, nous sommes classés, triés, dépourvus de toute individualité. Certes, il paraît légitime d’associer chacun d’entre nous à de simples numéros afin de faciliter le traitement des « données ». Malgré cela, une chose me chagrine : la fâcheuse tendance du nouvel algorithme – Parcoursup – à favoriser la discrimination des élèves de banlieues. Ceux-ci sont ingérés, digérés et recrachés par la bouche d’un système favorisant le développement de fractures socio-spatiales.

 

Sous prétexte de vouloir favoriser les établissements appartenant aux secteurs de chaque étudiant, le gouvernement a mis en place une machine qui sacrifie ses élèves sur l’autel de la parité des chances.

 

Toutefois, si le banlieusard se croit au bout de ses peines après avoir intégré un établissement parisien, et cela malgré vents et marées, qu’il ne se réjouisse pas trop vite car la bataille n’est pas finie.

 

A tout hasard, appuyons-nous sur un exemple quelque peu d’actualité pour nous tous étudiants. Bienvenue à Assas, première faculté de droit en France. Bienvenue également à Paris, témoin d’un mouvement social – la grève des transports en commun – particulièrement paralysant pour ses habitants de banlieues. En temps normal, une faculté doit prendre en compte chaque étudiant en son sein. Pourtant, Assas est aveugle. Silencieuse, la faculté se voile la face et détourne le regard face à ses étudiants. Hypocrisie ou pseudo-élitisme, la question se pose mais n’est pas d’un réel intérêt, car finalement, ce qui compte est le résultat. Ici, pas un mot de l’administration et une absence de compréhension parfois écœurante venant de la part de nos enseignants.

 

Voilà donc que l’on nous parle pourtant d’une évolution positive du système français, visant à pallier ses fractures, là où en réalité il ne fait que les renforcer par son mutisme et ses mécanismes d’industrialisation de l’enseignement. Pourtant, ce sentiment d’injustice fait battre une volonté d’autant plus forte. Si le système français prend son origine dans la méritocratie, alors à nous de montrer que nous le méritons, et cela, malgré les obstacles.

 

 

S.K

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