Alors que son nouveau spectacle Hexagone arrive sur Netflix, les yeux sont rivés sur lui. Personnage énigmatique, animal bizarre, unique en son genre, Fary ne laisse pas indifférent. Haï, ou adulé, difficile de rester de marbre face à un comédien comme on n’en fait pas deux. Par le style vestimentaire, le rythme, ou encore l’arrogance, Fary casse les codes et vient perturber le paysage comique français. Et ce, merveilleusement.
Personne n’avait encore osé venir devant des milliers de personnes, se produire en spectacle, avec de tels vêtements. Courageux.
Dès qu’il apparaît sur scène, l’interrogation est déjà présente. Muni de ses dreadlocks mi blondes mi brunes, de ses bagues, de ses boucles d’oreilles, d’une barbe bien taillée et d’un bouc prédominant, Fary est bien différent des autres, et il en est fier.
Tantôt en sarouel, tantôt habillé d’une chemise bien trop longue, il ne semble pas y avoir de règles avec le comédien.
Ensuite, il ouvre la bouche. Son spectacle commence.
« Eric Zemmour. Oui. Exactement. C’est exactement par ça que je vais commencer. »
Le début de son spectacle lui ressemble tellement. Pas de « Bonsoir ! Très heureux d’être là ce soir. ». Lui va directement droit au but. Son « Salut les blancs » aux Molières est tout aussi brillant.
Tout semble calculé. Chaque phrase, chaque mot. Surtout, chaque silence. Car oui, Fary donne un rythme unique à son spectacle. Pas d’hésitation dans ses propos. Il maitrise son sujet et utilise la parole à merveille. Pas de blanc gênant, mais des respirations nécessaires pour entendre et boire ce que l’homme dit. Et ce qu’il dit, il vaut mieux l’écouter. En effet, engagé, Fary parle d’immigration, de l’identité française, d’esclavage, de Dieudonné, de la Shoah, de terrorisme. Il n’esquive aucun sujet. Il affirme que « Le rire est le premier moyen pour communiquer ».
Contrairement à d’autres humoristes abordant des thèmes plus « légers », Fary n’a pas peur de polémiquer. Il apparaît comme un scientifique de l’humour. Il aborde ce qu’il a étudié. Et à la fin du spectacle, le cerveau n’est pas « vidé ». On ne vient pas oublier ses problèmes en allant voir Fary. On vient réfléchir avec lui. On se pose des questions. Et on rit bien sûr. Que demander de plus ? Certains abhorreront l’artiste détestable, méprisant, arrogant, insolent même. D’autres y verront un charme fou.
Premier stand-upper à être produit par le géant Netflix, Fary est indéniablement le présent et l’avenir de l’humour français. Après avoir conquis les 15 000 personnes venus l’applaudir à l’AccorHotels Arena, l’humoriste français de 28 ans n’a plus rien à prouver. Mais il a tant à nous offrir.
Sur Netflix :
Hexagone, partie 1 – 12 mars
Hexagone, partie 2 – 16 avril