Jouissant d’une grande popularité, il est peu probable que vous n’ayez jamais entendu parler d’Ecosia, ce moteur de recherche internet écolo qui permet de planter des arbres en allant sur le web. Si le principe paraît révolutionnaire, qu’en est-il réellement ?
Comment ça marche ?
Ecosia est un moteur de recherche qui utilise les serveurs de Microsoft afin de fonctionner. La startup lancée en décembre 2009 génère des revenus grâce à la publicité à laquelle sont exposés ses utilisateurs. Pour chaque clic effectué, Ecosia reçoit environ 0,5 centimes. Si cette somme semble insignifiante, elle prend une toute autre mesure lorsqu’on prend en compte les dizaines de millions d’utilisateurs réguliers. Pour donner un ordre d’idée, la société a réalisé plus de 2 millions d’euros en novembre 2019. Le moteur de recherche reverse environ la moitié de ses bénéfices à différentes associations plantant des arbres dans plus d’une dizaine de pays. L’autre moitié sert à payer les différents frais de la société.
Vraiment écolo ?
La réponse est aussi surprenante qu’heureuse : c’est un grand oui. Depuis 10 ans, l’entreprise a effectivement tenu promesse et n’a été au cœur d’aucun scandale. Mis à part quelques théories du complot aussi obscures que vides de fond, Ecosia est propre de toute accusation. En plus d’une transparence totale sur ses fonds et leur utilisation, l’entreprise a planté plus de 85 millions d’arbres en 10 ans, avec un rythme accélérant sans cesse. Aujourd’hui, Ecosia plante plus d’un arbre par seconde. Il faut environ 45 requêtes internet pour planter un arbre, ce qui paraît dérisoire compte tenu du nombre de « clics » effectués chaque jour.
Quelles différences avec un autre navigateur ?
Le seul inconvénient d’Ecosia est l’impossibilité de bloquer les publicités par un logiciel du type Adblock. Les arbres étant plantés grâce à l’argent gagné par les publicités, retirer les publicités revient à enlever l’utilité du moteur de recherche. Malgré cela, les publicités restent discrètes et n’apparaissent pas sous la forme de pop-up intrusives et insupportables.
Ecosia étant basé sur le moteur de recherche Bing de Microsoft, la vraie différence avec d’autres moteurs de recherche se trouve dans les résultats proposés par celui-ci.
Pour comparer Ecosia et Google, j’ai utilisé les deux en parallèle pendant plus d’une semaine. Les résultats proposés par Ecosia ne présentent pas de disparités importantes avec ceux du titan californien. Le plus gros changement est l’absence de vidéos Youtube (filiale de Google) sur la première page, mais qui se trouvent bien dans l’onglet « vidéos ». Du reste, les différences ne sont pas notables, certains onglets se retrouvent simplement dans un ordre différent.
Pourquoi changer ?
La première raison évidente est l’impact environnemental bénéfique que produit Ecosia. Plus le nombre d’utilisateurs est important et plus l’impact sur le réchauffement climatique sera immense.
Ensuite, bien qu’Ecosia emprunte les serveurs de Microsoft pour exister, l’entreprise n’effectue pas de sauvegarde des données comme le fait Google. Les recherches sont enregistrées sur les serveurs, mais sont supprimées au bout d’une semaine afin de garantir une certaine protection de nos données personnelles.
De plus, Ecosia étant une startup n’employant que 45 personnes, son succès peut servir d’encouragement à la création d’entreprises du numérique pouvant faire concurrence avec les GAFA surpuissantes d’aujourd’hui.
Enfin, un petit curseur en haut à droite de la page d’accueil permet de voir combien d’arbres ses recherches ont pu aider à planter. C’est tout de même sympa.
Si certains ne souhaitent pas utiliser Ecosia pour diverses raisons, le mouvement « Ecosia on campus » prône l’utilisation du moteur de recherche par les différentes universités. Si toutes les recherches effectuées sur les ordinateurs d’Assas étaient faites sur Ecosia, on pourrait planter l’équivalent de tous les codes civils de la BU en quelques jours !
Les recherches effectuées pour réaliser cet article ont permis de planter 4 arbres.
Pensez aux koalas.
Benjamin Pusel