Si Edmond de Amicis déclamait « L’éducation d’un peuple se juge d’après son maintien dans la rue. Où tu verras la grossièreté dans la rue, tu es sûr de trouver la grossièreté dans les maisons », il est vrai que le savoir-vivre d’une société est le reflet de sa morale.
En partant donc du principe que vous savez dire bonjour, s’il vous plaît, merci, que vous ne parlez pas trop fort dans les transports en commun, que vous baillez avec une main devant votre bouche et que vous ne fixez pas les autres passants ni ne crachez dans la rue, voici pour vous les petits « tips » de la bienséance afin que les étrangers s’abstiennent de nous traiter d’arrogants, de râleurs et pour que vous brilliez comme vous le méritez en société.
Imaginons que vous soyez invité à une soirée, un dîner, un cocktail chez quelqu’un. S’il ne faut jamais arriver en retard à un rendez-vous, il est nécessaire de ne pas arriver à l’heure de l’invitation. L’impolitesse du « quart d’heure de politesse » ne semble pas évidente, mais sachez que tout être humain est faillible, et qu’à 19h55 votre hôte n’aura donc sans doute pas fini de s’habiller, de passer l’éponge sur la table basse et de faire la vaisselle.
Vous venez d’arriver et vous tendez votre magnifique gerbe de fleurs à la charmante maîtresse de maison, c’est une première faute. Vous n’êtes a priori pas le seul invité, il y aura donc en même temps que vous une flopée de nouveaux venus à accueillir chaleureusement et à présenter, et l’apéro à servir. Votre hôte aura donc mieux à faire que de trouver un vase et couper les tiges de votre si joli bouquet. L’élégance suprême consiste à envoyer des fleurs avant, la veille ou le jour de l’invitation. Un mot de remerciement est bien sûr à joindre.
Nos grands-mères nous ont cents fois répété de nous tenir correctement à table, alors vous attendez patiemment que l’hôte soit servi, vous mangez par petites bouchées, vous refusez poliment la première fois qu’on offre de vous resservir et vous vous intéressez plus à la conversation qu’à ce qui se passe dans son assiette, si vous espérez faire bonne impression.
Quant à la conversation, on ne peut pas parler d’une personne si elle n’est pas là, excepté si c’est pour en dire du bien, évidemment, mais on sait très bien que ce n’est pas ce que vous aviez en tête.
Vous utilisez votre couteau pour la salade et les pâtes, grossière erreur ! On frôle la catastrophe mondiale si vous vous en servez pour le poisson, le pain, les œufs, le foie gras ou les pâtisseries. La salade, on la replie avec un petit morceau de pain et les pâtes s’enroulent autour de la fourchette. Les œufs et pâtisseries sont décapités à coups de cuillère. Si vous dégustez le foie gras avec un couteau vous risquez de vous faire bannir…
Ensuite, vous oubliez de vous essuyer les lèvres avant de vous abreuver et vous laissez des traces de gras sur le rebord jusqu’à la fin du repas, c’est fini, vos voisins vous regardent avec un air de dégoût et vous êtes devenu la risée de votre tablée. Vous avez terminé et vous reposez vos couverts des chaque côté de l’assiette : vous venez de déclencher un incident diplomatique. Les couverts se placent parallèles l’un à l’autre, à 4h20 précise dans l’assiette et on veille à positionner les dents de la fourchette vers le haut et la lame du couteau vers la fourchette.
Oui, c’est compliqué, le savoir-vivre c’est tout un art mais le principal commandement, même si vous avez commis tous les impairs imaginables, est de ne pas finir bourré.
Pour finir, ce qui tient une place majeure dans toute réception digne de ce nom : la galanterie. En France, elle serait l’une des fiertés nationales. Messieurs il va falloir abandonner les « Eh mademoiselle t’es charmante, tu veux une glace à la menthe ? » et appliquer ce que dit la comtesse de Boissieux « le salut adressé à une femme doit toujours être plus respectueux que celui adressé à un homme ». A bon entendeur …
Sophie Gautier
La Pravd’Assas est aussi sur Facebook :