Si le cas des femmes, des éco-gestions et des poissons rouges ne fait plus de doute pour la majorité des Français, seuls les plus fervents progressistes tentaient jusqu’alors de briser le tabou concernant les chargés de TD de droit administratif. Voilà la boite de Pandore ouverte depuis peu.
C’est le Président de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas qui, après consultation de ses confrères, a lancé le grand moratoire sur la présence ou non d’âme pour les chargés de TD de droit administratif.
« J’y tenais. » nous affirme-t-il dans un entretien accordé spécialement pour l’occasion. « Depuis Vatican 2, Assas n’a pas vécu pareille controverse. Mais la question est essentielle, même si pour beaucoup, la réponse est évidente : les chargés de TD de droit administratifs n’ont pas d’âme. »
A notre question de savoir quand il s’était mis à douter de l’absence d’âme pour ses chargés de strat, le Président répond de façon hésitante, avant de résumer :
« J’ai quand même senti une certaine répugnance face à la salade de thon proposée l’autre jour au CROUS. C’était la première fois que je voyais un publiciste sensible, ça m’a bouleversé. »
Il faut dire que lorsqu’on interroge à la machine à café du Centre Assas les étudiants, ces derniers restent formels. Pour beaucoup, les chargés de TD n’ont pas d’âme, car ils ne la méritent pas. En cause, leur notation « de bâtards » (Jean-Gabriel, en L2) mais aussi pour Sabrina, vice-présidente d’Assas Mode, leur mauvaise habitude de la cravate violette sur chemise rouge, enrobé de costumes noirs saupoudrés de pellicules et qui ne vont « pas doutoudoutou ma chérie». Mais c’est bien Chloé, 26 ans, qui quintuple sa L2 à cause du strat qui est la plus catégorique : « ils ne ressentent rien, hèrent la nuit à la recherche d’une certaine Sarah Connor, n’ont pas d’amis, pas de pulsions, pas de sexe. Ils ne sont tout simplement pas humains. » Elle se cache ensuite sous sa couette des canapés de la mezzanine : « je vois des arrêts du droit administratif partout ».
Le Président d’Assas est « conscient » de la situation, pour l’avoir lui-même vécue lorsqu’il était encore tout jeune étudiant. « A notre époque, lorsqu’un jeune d’Assas était perdu, il ne se radicalisait pas dans le Coran, mais disparaissait dans les tréfonds de la bibliothèque en tournant frénétiquement les pages du GAJA à la recherche de la définition de service public. Beaucoup de mes anciens amis ont chaviré dans le droit administratif. Je suis bouleversé ». Désireux de conclure une bonne fois pour toutes les débats, l’homme intègre qu’il est a même tenu à faire appel, dans une faculté de juristes, à des médecins (légistes) pour étudier le cas des chargés de TD.
« Nous avons fait venir pendant les vacances tous les chargés de TD de droit administratif en plaçant dans le patio un Pokemon légendaire. Annoncée sur l’application à 3h36 du matin, l’apparition du Pokemon nous a forcé à ouvrir le bâtiment à 4 heures vu l’affluence des chargés. Ensuite, nous avons éteints le chauffage, mais rien n’y fait, personne ne s’est plaint du froid. Ensuite, on a fait chanter les Chœurs d’Assas mais vraiment rien ne les a fait partir, pas même les deux filles Jeanne et Alix qui, censées réviser à une table, regardaient les Princes de l’Amour avec des écouteurs mal branchés. »
En off, le Président nous avoue ne pas savoir comment rallumer le chauffage.
Cette décision de se pencher sur le sort des chargés de droit administratif a eu depuis de grandes répercutions. Dans un communiqué, le candidat à la Primaire de la gauche dénonce « un traitement abject de minorités sacrifiées sur l’hôtel d’un privatisme rampant ». Et ajoute : « Etre de gauche, c’est considérer que tous les juristes ont une âme, même les plus fous. Etre de droite, c’est se dire « tiens, lui, il est noir, donc forcément publiciste ». Ce n’est pas ma conception de l’Université ».
L’affaire passera dans huit ans devant le Conseil Constitutionnel.
Le Lozérien