Conseil d’ami.

Le contexte de crise politique et sanitaire n’a fait que resserrer les tensions sociales déjà aigues. Plus on avance, plus je m’inquiète pour l’avenir de la Nation. La France se meurt et je ne comprenais pas bien pourquoi, jusqu’aux recrutements pour la Pravd’Assas.
A la question « quel est ton alcool préféré ? », une majorité a répondu « la vodka. » C’était encore une fois, une nouvelle constatation que l’avis de la majorité n’est pas celui de la raison. Comme en démocratie, les minorités – ou majorités silencieuses ? – se retrouvent perdantes lorsque, à l’arrivée en soirée, elles sont confrontées au choix médiocre entre Kronenbourg et Poliakov.
En somme, je m’interroge : comment faire confiance à mes concitoyens pour trancher entre deux candidats aux municipales s’ils choisissent la vodka parmi le gin, le vin, la bière, le whisky, le Martini, le jaune et j’en passe ? Le mauvais goût semble être à la mode, et je me propose de vous éclairer et de vous amener à vous interroger vous-même sur ses origines.
Disons-le clairement, si la vodka est votre alcool préféré c’est soit parce que vous avez 15 ans et n’avez jamais eu l’occasion de vous intéresser à autre chose, soit parce que i) c’est le premier alcool qu’on vous a servi au collège et vous n’avez jamais goûté autre chose depuis ii) c’est souvent l’alcool fort le moins cher iii) il y en a toujours à l’arabe du coin ou dans vos soirées. Le « choix » de la vodka se fait donc en vérité par défaut : vous ne la choisissez pas, vous vous en contentez parce que vous la connaissez déjà. En résumé, vous n’aimez pas la vodka, vous la subissez.
L’argument souvent entendu pour se justifier est « mais ça va avec tout. » Alors, certes, ça se prête bien aux mélanges mais cela s’explique par un goût sans trop d’intérêts qui justifie qu’on le sacrifie avec n’importe quel autre diluant. D’autres alcools se prêtent moins bien aux mélanges avec le jus de pomme, le jus de cranberry ou le coca, mais c’est tout simplement parce qu’ils méritent d’être correctement associés. Cela étant dit, plusieurs cocktails et associations faites avec la vodka ont du potentiel et peuvent même être agréables, mais ce ne sont pas ceux de Marc, étudiant en 2ème année de médecine qui, clope au bec et bière en main, fait fondre les schtroumpfs dans la cuisine.
En bref, prenez le temps pendant ce confinement v.2 pour vous interroger sur vos habitudes et vos goûts. Rassurez-vous dans le fait que les raisons qui expliquent comment vous êtes venus à construire votre goût dépendent en partie de votre entourage et de votre environnement. Vous n’êtes donc pas le seul coupable. Certains de nos lecteurs ont encore la capacité de remédier à leur addiction à la vodka au profit d’autres boissons non moins alcoolisées mais bien meilleures.
Si vous ne souhaitez pas vous remettre en question après la lecture de ces quelques lignes, c’est fort dommage et vous en serez les premiers perdants. Les seconds qui pâtiront de votre fainéantise seront votre communauté qui se verra offrir une très petite sélection d’alcool à vos soirées, mais tout cela ne vaudra pas les conséquences que votre apathie aura sur mon inquiétude latente pour l’avenir de la patrie.